Will Hunting, film de Gus Van Sant, commentaire

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Will Hunting,
       (Good Will Hunting),      1997, 
 
de : Gus  Van Sant, 
 
  avec : Matt Damon, Ben Affleck, Robin Williams, Stellan Skarsgard, Minnie Driver, Casey Affleck,
 
Musique : Danny Elfman

   
   
Gerald Lambeau (Stellan Skarsgard) est un très brillant professeur de mathématiques. Il se rend compte un jour qu'un jeune garçon, Will Hunting (Matt Damon), employé comme agent d'entretien à l'université, est en réalité un génie intellectuel. Il convainc le juge, devant lequel a comparu Will pour violences envers un policier, de le laisser en liberté surveillée, en contrepartie d'un travail éducatif hebdomadaire et d'un suivi psychologique. Mais les quatre premiers psychanalystes jettent rapidement l'éponge. Gerald fait alors appel à l'un de ses camarades d'enfance, Sean Maguire (Robin Williams). Mais Will ne pense qu'à s'éclater avec ses trois copains, Chuckie Sullivan (Ben Affleck), Morgan O'Mally (Casey Affleck), Billy McBride (Cole Hauser) et, éventuellement, avec la jolie Skylar (Minnie Driver)... 
 
   Oscar du meilleur scénario pour cette création écrite par Matt Damon et Ben Affleck, âgés respectivement de 27 et 25 ans, c'est un beau résultat ! D'autant plus convaincant que le second, qui n'est pas, dans les "grands" films qu'il a tournés depuis ("Pearl Harbor", "La somme de toutes les peurs", "Armageddon") un modèle d'expressivité, se montre ici un soutien efficace et pertinent du brillant et frénétique Matt Damon, interprète idéal de ce génie écorché vif et violent. Intéressante étude de ce jeune surdoué, psychologiquement fragile, qui cache sous un masque de gaieté forcée et de révolte agressive, les fêlures de son tempérament, la peur de se voir rejeté par ceux qui devraient l'aimer. Le réalisateur a su éviter tous les pièges qui auraient pu se tendre sous un tel projet (boursouflure, apitoiement, cabotinage...), et l'authenticité des rapports n'a d'égale que la sobriété d'un Robin Williams tendu, fatigué, mais toujours intelligemment pugnace. Le face à face de ces deux personnages hauts en couleur, subtils, à l'humanité déchirée, donne lieu à de jouissants jeux de ping-pong verbaux, et à une réflexion profonde tout en restant ludique, sur l'engagement, la responsabilité qu'impose la gratification d'un don exceptionnel, et le risque permanent que constitue le fait d'accepter de vivre son authenticité. 
 
   Passionnant.
   
Bernard Sellier