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Spartan,
      2004, 
 
de : David  Mamet, 
 
  avec : Val Kilmer, Derek Luke, Tia Texada, Clark Gregg, Johnny Messner, Kristen Bell, William H. Macy,
 
Musique : Mark Isham

  
   
Une jeune fille blonde, Laura Newton (Kristen Bell), vient d'être kidnappée de son collège. Il semble que les ravisseurs alimentent en "chair fraiche" certains émirats du Golfe. Les Services Secrets sont sens dessus dessous, car Laura n'est pas n'importe qui. Son père est le Président des Etats-Unis. Scott (Val Kilmer), un sous-officier des forces spéciales tente par tous les moyens de la retrouver avant que les journaux ne rendent la nouvelle publique, lors de la prochaine reprise des cours. 
 
   David Mamet est loin d'être n'importe qui. Avant d'endosser la casquette de réalisateur, il a "servi" comme scénariste dans "Les Incorruptibles", "Le Verdict", ou "Hoffa". Nul doute que son style est original. La sécheresse et l'ellipse s'affichent à l'état pur. Nous sommes assurément très loin des grosses machineries pétaradantes qui explosent sur les écrans actuels. Malheureusement, ces qualités ont leur revers majuscule. Cette histoire, dont la sobriété confine parfois à l'indigence, progresse par sauts de puce, et donne fréquemment l'impression très désagréable que des raccords ont été oubliés en route, que les séquences ont été tronçonnées à la serpette et montées à la va vite, voire que certains fragments issus d'une oeuvre différente font irruption inopinément.  
 
   Hormis Scott, qui, mâchoires serrées et neurones anesthésiés, occupe en permanence l'écran, les personnages apparaissent et s'évanouissent par a-coups, ce qui rend bien difficile pour ne pas dire impossible de les voir autrement que comme des ombres éphémères, sans consistance ni intérêt. Les lieux ne sont pas davantage caractérisés. L'intrigue n'en est que plus pénible à suivre, d'autant plus que, dépouillement oblige, les raccourcis scénaristiques abondent, rendant certains échanges assez nébuleux. Tout cela procure une impression de fabrication artisanale aussi primaire dans sa forme que dans son fond. Violence en moins, on retrouve un style proche de celui de William Friedkin dans "Traqué". Cette approche rudimentaire enthousiasmera certains. Nous ne sommes pas du nombre...
   
Bernard Sellier