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The Stanford prison experiment,
     2015, 
 
de : Kyle Patrick  Alvarez, 
 
  avec : Billy Crudup, Thomas Mann, Ezra Miller, Moises Arias, Logan Miller, Olivia Thirlby, James Wolk,
 
Musique : Andrew Hewitt


   
En 1971, le psychologue américain Philip Zimbardo décide de conduire à l'Université de Stanford, durant les vacances, et sur une période de deux semaines, une expérience dans laquelle certains participants joueront le rôle de prisonniers, et d'autres le rôle de gardiens. Mais le déroulement de l'expérimentation se révèle difficile... 
 
   Si l'on en croit la page Wikipedia consacrée à l'étude de Stanford, le film retrace avec exactitude les six jours durant lesquels l'expérimentation a eu lieu. Très contestés, tant sur leurs contenus que sur la méthodologie employée pour y parvenir, les résultats obtenus par Zimbardo sont particulièrement intéressants, puisqu'ils abordent les relations troubles entre pouvoir et soumission. Ils évoquent bien sûr une autre célèbre expérience, menée par Stanley Milgram une décennie plus tôt, popularisée par la longue scène du film "I comme Icare" d'Henri Verneuil. Mais, apparemment, l'expérience de Stanford va beaucoup plus loin dans l'illustration du fait que "l'homme est un loup pour l'homme". Il est tout à fait intéressant et important de visionner les quelques échanges qui figurent à la fin du film, entre certains protagonistes. Ils avouent ignorer totalement quelle aurait été leur attitude s'ils avaient vu leurs situations inversées. Tandis que certaines personnalités, placées dans la position de prisonniers, adoptent une attitude de soumission étrangère à leur tempérament habituel, d'autres s'engouffrent dans leur rôle de gardien avec un développement de sadisme imprévisible. Notons que, dans le film, le professeur Zimbardo n'est pas franchement épargné, affichant un égo surdimensionné impénétrable aux observations de ses collaborateurs, et ne se laissant infléchir, au bout de six jours, que par la condamnation sans appel du docteur Christina Maslach (Olivia Thirlby), qui deviendra sa femme. 
 
   Une mine de réflexions sur les multiples composantes de la nature humaine et sur les rapports de force entre nature profonde de l'être et environnement.
   
Bernard Sellier