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Tendre poulet,
      1978,  
 
de : Philippe  de Broca, 
 
  avec : Annie Girardot, Philippe Noiret, Catherine Alric, Roger Dumas, Guy Marchand, Georges Wilson,
 
Musique : Georges Delerue


   
Lire le poème ( CinéRime ) correspondant : ' Label hellène '

   
Antoine Lemercier, professeur de grec à la Sorbonne (Philippe Noiret), se rend comme chaque jour à son travail en solex. Il grille étourdiment un feu rouge et se fait renverser par la voiture de Lise Tanquerelle (Annie Girardot). Quelques minutes plus tard, ils se sont reconnus comme ayant usé leurs fonds de culotte sur les mêmes bancs, jadis. Seuls tous deux, ils ne demandent qu'à se revoir. Un seul petit hic : plusieurs députés sont assassinés et l'enquêteur n'est autre que... Lise... 
 
   Un bien sympathique duo d'acteurs merveilleux, sur la musique des bons mots de Michel Audiard... Le résultat ne peut être que bon. L'opposition entre la survoltée commissaire qui d'un bout à l'autre du film n'effectue pas un seul pas sans courir (en talons hauts, qui plus est !), et le flegmatico-philosophe, nostalgique de Mai 68, qui ne pense qu'à remplir sa bedaine, est évidemment amusante. Le rythme est soutenu, pour ne pas dire frénétique, et le spectateur ne s'ennuie pas une seconde. Philippe de Broca, à qui l'on doit le merveilleux "Homme de Rio", "Cartouche", "Le Magnifique", est un maître de l'effervescence joyeusement vivante. Cela dit, l'histoire policière qui se greffe sur cette idylle de quadragénaires est tout de même fort légère, les dialogues d'Audiard ne retrouvent jamais la verve qui illumine les films de Lautner, et les seconds rôles, d'ordinaire soigneusement croqués et/ou truculents, manquent cruellement à notre bonheur. Heureusement, on a pour compensation la plastique admirable de Christine Vallier (Catherine Alric), égérie des parlementaires refroidis. 
 
   Dans l'ensemble un agréable moment de distraction. Et puis, entendre le débit saccadé et péremptoire d'Annie Girardot (qui tournait beaucoup à cette époque : 5 films en 77, 5 en 78 !), ou la chaleur de la voix magique de Philippe Noiret est un plaisir de gourmet. L'épisode suivant "On a volé la cuisse de Jupiter" aura cependant le mérite d'introduire un couple supplémentaire et, surtout, de nous dépayser dans les paysages sublimes du Péloponnèse...
   
Bernard Sellier