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Tequila sunrise,
      1988, 
 
de : Robert  Towne, 
 
  avec : Jess Weixler, John Hensley, Josh Pais, Hale Appleman, Lenny von Dohlen,
 
Musique : Dave Grusin

 
   
Dale 'Mac' McKussic (Mel Gibson) a été trafiquant de drogue. Mais il s'est apparemment rangé et habite la côte californienne avec, de temps en temps, son fils Cody (Gabriel Damon). Nicholas 'Nick' Frescia (Kurt Russell) vient d'être nommé directeur des "Stups" pour Los Angeles. Ancien ami de Dale, il entretient des relations épisodiques avec lui, surtout pour lui éviter des ennuis lorsque, par exemple, il le trouve en compagnie de l'avocat Andy Leonard (Arye Gross) qui tente maladroitement de se muer en dealer. Hal Maguire (J.T.Walsh), agent des Stups de Washington arrive sur la côte Ouest et tente de persuader Nick que l'association criminelle entre Dale et un redoutable trafiquant Colombien, Carlos, est une réalité. La belle Jo Ann Vallenari (Michelle Pfeiffer), qui règne sur un célèbre restaurant italien, se trouve sur le chemin des deux "amis"... 
 
   Dans sa première moitié, le film est composé à la manière d'un cocktail. Une dose d'intrigue policière, une dose d'humour, une dose de sentiments. Vous ajoutez trois stars hautement charismatiques, vous agitez le tout (beaucoup), et vous obtenez une espèce de mélange bâtard, ni vraiment passionnant, ni vraiment rasoir, avec un rythme en dents de scie, mais aussi une dose de foisonnements indigestes et de clinquant formel. Dans la seconde partie, l'aspect psychologique, les relations intimes à l'intérieur du trio, le déchirement des personnages entre amour, attirance, amitié, prennent le pas sur l'intrigue, ce qui serait plutôt une bonne chose. Les deux amis voient leurs personnalités s'enfoncer dans l'ambiguïté, abandonner la caricature pour devenir de véritables individualités humaines. Mais, conséquence néfaste, le bavardage s'intensifie et l'aspect événementiel devient emberlificoté, voire nébuleux. L'attention décroche même de temps à autre de l'intrigue, pour s'attarder sur la plastique et le charme envoûtants de Michelle Pfeiffer (ou des deux hommes, selon les goûts de chacun !).  
 
   Au final, une œuvre assez hybride, tantôt pétillante, tantôt éteinte, qui sent le marketing à l'image, par exemple, de "Tango & Cash", mais dont la narration possède tout de même un ton original.
   
Bernard Sellier