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Tango & Cash,
      1989, 
 
de : Andreï  Konchalovsky, 
 
  avec : Kurt Russell, Sylvester Stallone, Jack Palance, Teri Hatcher, James Hong, Brion James, 
 
Musique : Harold Faltermeyer


   
Raymond 'Ray' Tango (Sylvester Stallone) et Gabriel 'Gabe' Cash (Kurt Russell) sont deux flics de Los Angeles, aussi différents dans leurs tempéraments et look, que semblables dans leur efficacité professionnelle. Cela ne fait pas du tout l'affaire de Yves Perret (Jack Palance), qui voit régulièrement ses activités criminelles destabilisées par les deux policiers. Il décide donc, contre l'avis de ses associés, Lopez (Marc Alaimo) et Quan (James Hong), de leur tendre un piège, plutôt que de les supprimer et d'en faire des martyrs, ce qui ne manquerait pas de décupler la rage de leurs collègues. La machination fonctionne fort bien, puisque Tango et Cash sont condamnés pour le meurtre d'un collègue... 
 
   De deux choses l'une. Ou bien le spectateur ne prend en compte que l'aspect totalement artificiel de l'entreprise, avec son ratissage tous azimuts. Dans ce cas, il fera le compte, avec plus ou moins de délectation, d'énervement, ou d'impatience, de toutes les fictions qui ont inspiré les créateurs : la série des "James Bond" (on a droit, ici aussi, à un "Requin" (Brion James), à un clone de "Q", croisé avec le "Doc" de "Retour vers le Futur") ; mais aussi la suite des "Arme Fatale", le couple Blanc-Noir étant ici remplacé par un duo Dandy-Clodo ; voire à une évocation de "Starsky et Hutch"... Bref, un recyclage tout sauf original. Ou bien le spectateur décide de reposer totalement ses méninges, de profiter du divertissement qui lui est offert, et de jouer le rôle du bon public. Dans cette hypothèse, il reconnaîtra que le tandem fonctionne plutôt bien, que les vannes fusent avec allégresse, que la futilité de l'ensemble est joyeusement assumée, que la totalité des ingrédients est dévolue au spectacle, et que le cocktail humour-action est loin d'être déplaisant. D'ailleurs, un Ray Tango qui déclare d'emblée, en réponse à la boutade d'un collègue, que "Rambo est une pédale", ne peut qu'être accepté joyeusement. L'intrigue n'a pas plus d'intérêt ou de consistance que dans la plupart des polars de seconde zone, genre "Echec et mort", ou "Piège en haute mer". Mais, entre deux Ingmar Bergman, ce genre de distraction, uniquement destinée à détendre les zygomatiques, peut être le bienvenu...
   
Bernard Sellier