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La terre des pharaons,
     (The Land of the Pharaohs),    1955, 
 
de : Howard  Hawks, 
 
  avec : Jack Hawkins, Joan Collins, James Robertson Justice, Alex Minotis, Dewey Martin,
 
Musique :  Dimitri Tiomkin


   
Le pharaon Kheops (Jack Hawkins) revient victorieux d'une campagne militaire. Il rapporte de nombreux trésors ainsi que d'innombrables esclaves. Obsédé par son devenir après sa mort, il entasse un butin considérable destiné à le suivre dans l'autre monde. Mais comment se créer une sépulture inviolable ? Ses architectes en sont incapables. Il s'adresse à l'un de ses prisonniers, Vashtar (James Robertson Justice), dont il avait admiré les travaux défensifs contre ses troupes. Il pose à Vashtar le problème, et celui-ci lui offre une solution inédite. Pendant de nombreuses années, des milliers d'esclaves bâtissent la pyramide. D'abord avec joie, puis avec de plus en plus de colère. Pendant ce temps, Khéops, devenu amoureux d'une belle diplomate, Nellifer (Joan Collins), la choisit comme seconde épouse. Mais cela ne suffit pas à l'ambitieuse jeune femme. Que deviendrait-elle si son mari décédait, puisque seule la première femme hériterait de la fortune ! Que faire, sinon supprimer cet obstacle mineur... 
 
   Il est assez déroutant de voir le réalisateur de "Rio Lobo" ou de "Les hommes préfèrent les blondes", de deux ans antérieur, dans un péplum ! Le résultat est plus que passionnant ! Sans acteurs de premier plan et avec un scénario, somme toute, assez mince, Hawks réussit à construire une fresque romanesque parfois à la limite du documentaire, dont l'intérêt ne faiblit jamais. Il est assez impressionnant de voir ces milliers de malheureux harassés, tirant avec des cordes les monstrueux blocs de pierre. Et même si la technique d'érection des pyramides reste encore aujourd'hui très mystérieuse, le choix proposé par le metteur en scène est vraisemblable dans sa démesure et sa folie. À côté de ces images dont l'ampleur évoque parfois la démesure de "Cléopâtre", se déroule le drame humain entre Khéops et la venimeuse Nellifer, plus classique dans son traitement. Jack Hawkins campe avec conviction ce pharaon tout puissant, obsédé par son devenir et par la perte de ses richesses. Quant au finale, la cérémonie à l'intérieur de la grande pyramide, il est inoubliable. 
 
   Une réussite sobre et intelligente dans ce genre qui a compté tant de délires kitsch...
   
Bernard Sellier