Le Tombeau hindou, film de Richard Eichberg, commentaire

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Le tombeau hindou,
     (Das indische Grabmal),   1938, 
 
de : Richard  Eichberg, 
 
  avec : Philip Dorn, Kitty Jantzen, La Jana, Theo Lingen, Alexander Golling, Gustav Diessl, Olaf Bach, Hans Stüwe,
 
Musique : Harald Böhmelt


 
Le Maharajah Chandra (Philip Dorn) parcourt le monde à la recherche de son épouse, Indira (La Jana), qui l'a quitté pour l'amour de Sasha Demidoff (Gustav Diessl). Il apprend qu'elle danse dans une salle de Bombay sous un nom d'emprunt. Aux côtés du monarque, se trouve Irene Traven (Kitty Jantzen), qui éprouve une grande hâte de rejoindre le Bengale où oeuvre son fiancé, Fürbringer (Hans Stüwe), pour la construction d'un imposant tombeau destiné à... devenir la sépulture de Sitha vivante... De son côté, Ramigani (Alexander Golling), cousin de Chandra rêve de prendre la place de celui-ci sur le trône... 
 
 Je n'ai jamais eu l'occasion de lire l'ouvrage de Thea von Harbou dont sont inspirés le film de Fritz Lang ("Le tombeau hindou") et celui-ci. Le moins que l'on puisse dire est que les récits et les visions des deux cinéastes sont fort différentes. Et, ce n'est pas la moindre des surprises, cette version beaucoup moins connue est loin d'avoir à rougir devant celle du grand réalisateur de "M le Maudit". Bâtie sur un scénario plus riche, aux péripéties plus développées, peuplée de personnages plus vivants, plus réalistes, voire un tantinet truculents (l'architecte Sperling (Theo Lingen)), parsemée de scènes de foules ou d'affrontements fort convaincants pour l'époque, dotée de maints détails qui rendent l'atmosphère plus vraisemblable et authentique, l'histoire présentée ici est une excellente preuve que l'ancienneté d'un film n'est pas forcément synonyme de ringardise ou de vétusté. Les dialogues sont vifs, l'humour est discrètement présent, et, si le dénouement n'atteint pas la dimension initiatique qui habitera celui de 1959, la richesse de l'ensemble, son originalité ponctuelle (le curieux duel d'éléphants), donnent paradoxalement un coup de vieux à la version de Lang, pourtant richement colorée et postérieure de vingt ans, mais narrativement assez terne et dotée d'une crédibilité médiocre.
   
Bernard Sellier