Total Recall, film de Len Wiseman, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Total recall,
       2012, 
 
de : Len  Wiseman, 
 
  avec : Colin Farrell, Kate Beckinsale, Bryan Cranston, Jessica Biel, Bill Nighy, John Cho, Milton Barnes,
 
Musique : Harry Gregson-Williams

  
   
Dans un futur proche, la terre est devenue inhabitable. Seules deux zones peuplées subsistent. L'Union fédérale de Grande Bretagne, et, à l'opposé dans l'hémisphère sud, la 'Colonie', où vivent des exploités. Plusieurs attentats ont eu lieu contre l'Union. Selon le Chancelier Cohaagen (Bryan Cranston), le responsable de ces attaques est un certain Matthias (Bill Nighy), jusque là introuvable. 
 
   La question se pose de nouveau : était-il vraiment utile de concevoir un remake de l'excellent 'Total recall' tourné en 1990 par Paul Verhoeven avec le sculptural Schwarzie ? Et comme personne, bien sûr, ne peut apporter de réponse définitive à cette interrogation superflue, contentons-nous de quelques commentaires sur cette version contemporaine. La planète Mars a disparu des radars, et, désormais, c'est sur une terre dévastée que se déroule l'ensemble des événements. Un système de traversée directe, nommé 'la chute' permet de gagner rapidement l'hémisphère opposé dans une sorte d'ascenseur. Tout comme dans son modèle, nous retrouvons donc un individu lambda, en l'occurrence Colin Farrell, qui va progressivement découvrir qui il est réellement. Car nous sommes toujours dans un univers où la mémoire n'est plus une accumulation individuelle d'instants vécus, mais une fabrication artisanale que l'on peut, à volonté, adapter à ses désirs. Jusque là, pas de grands changements avec la précédente version, celle-ci conservant le processus de manipulation généré par Cohaagen sur son ancien agent secret, ainsi que, pour l'anecdote, la cover girl à trois seins qui aguiche Douglas Quaid. 
 
   Mais nous sommes en 2012, et la folie des effets spéciaux est loin de se calmer. Le spectateur est donc ici particulièrement bien servi, avec une foultitude de décors futuristes très chargés, où se développent nombre d'autoroutes et d'immeubles suspendus, des véhicules volants par myriades, des ascenseurs qui se déplacent dans tous les sens, au point que la vue finit par se perdre dans ces labyrinthes interminables. D'autant plus que les courses poursuite menées à deux cents à l'heure finissent par donner le tournis. De temps en temps, entre deux séries de cavalcades spectaculaires à souhait, les scénaristes se disent que, tout de même, il serait utile de fournir quelques informations sur ce foutoir généralisé. On a donc droit à une courte pause, vaguement explicative, avant que l'accélérateur ne se remette en marche pour encore plus de délires visuels. 
 
   Au bout du compte, la nouvelle mouture, parfaitement impersonnelle, n'apporte rien de nouveau sur cette histoire déjà connue, on ressort épuisé de ces effets spéciaux assez vains, et on se dit que le film de Verhoeven recelait un charme qui semble bien absent ici. Mais peut-être est-ce un effet de souvenirs nostalgiques embellis ?...
   
Bernard Sellier