Tremblement de terre, film de John Andreas Andersen, commentaire

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Tremblement de terre,
      (The quake),     2018, 
 
de : John Andreas  Andersen, 
 
  avec : Kristoffer Joner, Ane Dahl Torp, Edith Haagenrud-Sande, Kathrine Thorborg Johansen, Stig R. Amdam,
 
Musique : Johan Söderqvist, Joannes Ringen


 
Trois ans après un raz de marée meurtrier, le géologue Kristian Eikjord (Kristoffer Joner) vit seul loin de la capitale. Il apprend un jour le décès de l'un de ses collègues, Konrad Lindblom (Per Frisch), alors qu'il inspectait le tunnel sous-marin du fjord d'Oslo. Kristian rend visite au responsable des études sismiques, Johannes Løberg (Stig R. Amdam), et tente de l'alerter sur un possible prochain séisme, mais sans succès...
 
 Le fondement de l'histoire est semblable à tous ceux qui l'ont précédé dans le genre. Un scientifique fait part à ses confrères du danger qui menace, mais n'est pas entendu par les autorités. C'est classique. Ce qui l'est moins, et laisse augurer une bonne surprise, c'est l'ouverture du récit. Tout d'abord, nous sommes à mille lieues des éternelles zones californiennes, dans les paysages superbes des fjords norvégiens, comme dans le récent «The tunnel». Un tel dépaysement est le bienvenu. Ensuite, nous n'avons pas sous les yeux une vedette hollywoodienne qui est là pour amener le plus grand nombre de spectateurs dans les salles. Le héros est un inconnu, un authentique habitant du pays, ce qui est un atout pour assurer la crédibilité la plus grande possible à l'intrigue. Enfin, et surtout, le scénario nous épargne les sempiternels tics de présentation des personnages, toujours croqués en un clin d'œil. Dans le cas présent, la focalisation se fait sur une famille éclatée, avec ce qu'il faut de simplicité mais aussi d'authenticité et de sobre dramaturgie. Quant à ce qui concerne le déclenchement du séisme, le spectaculaire est à l'évidence moins transcendant que dans une production à gros budget américaine. Mais les sueurs froides sont au rendez-vous, et, même si le scénario cède à la classique petite fille désobéissante, il y a bien longtemps que la dramaturgie de ce genre de film n'avait pas atteint un tel niveau émotionnel et réaliste. Une réussite indéniable dans le genre, avec un personnage principal très expressif et convaincant.
   
Bernard Sellier