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Trouble every day,
        2001, 
 
de : Claire  Denis, 
 
  avec : Béatrice Dalle, Vincent Gallo, Tricia Vessey, Nicolas Duvauchelle, José Garcia, Aurore Clément, Alex Descas,  
 
Musique : Tindersticks

   
   
Leo (Alex Descas) est un médecin qui vit dans une petite ville en compagnie de sa femme Coré (Béatrice Dalle), dont la fâcheuse tendance est de dévorer ses amants occasionnels. Pendant qu'il répare les délires de son épouse, un jeune couple américain, Shane (Vincent Gallo), médecin lui aussi, et June (Tricia Vessey) arrivent à Paris en lune de miel. En réalité, Shane désire retrouver trace de Leo qui mena jadis des recherches étonnantes sur le cerveau... 
 
   A la vision d'une telle oeuvre, épuisante, non pour les nerfs, mais, hélas !, pour la patience du spectateur moyen, une question s'impose : quel a été le but de la réalisatrice en donnant naissance à un tel monument d'ennui ? Mis à part, bien évidemment, le fait d'avoir utilisé la pellicule et l'écran pour exorciser quelques démons intérieurs sans doute hautement pathologiques. S'il est en effet tout à fait concevable de se passionner pour des personnages même affectés de déviances extrêmes, encore faut-il qu'un minimum de communication soit établi entre le sujet de l'étude et le témoin spectateur. Surtout lorsque, dans le cas présent comme dans celui du "Crash" de David Cronenberg, les manifestations nées des perturbations psychiques ne sont pas vraiment en résonance avec celles de la majorité des humains. Mais quand, en plus, la distanciation vis à vis des protagonistes côtoie un vide intersidéral, tant au niveau de la communication dialoguée (proche ici du zéro absolu), que de la trame narrative (hormis deux agressions sauvages, ne nous sont offertes que des séquences d'une banalité qui rebuterait le plus complaisant des cinéphiles), le spectateur n'a plus qu'une envie : jeter l'éponge !  
 
   Devant cet objet visuel qui n'est ni un film d'horreur (ou alors d'une inefficacité absolue), ni une étude psychologique (les personnages sont totalement inhabités), ni un thriller (l'impact émotionnel est inexistant), ni un délire symbolique (style Alejandro Jodorowsky), un seul mot vient à l'esprit : mortel ! Oui, mais pas dans le sens voulu par Claire Denis...
   
Bernard Sellier