Tunnel, (Teo-neol), film de Seong-hun Kim, commentaire

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Tunnel,
     (Teo-neol),     2016, 
 
de : Seong-hun  Kim, 
 
  avec : Jung-woo Ha, Doona Bae, Dal-su Oh,  
 
Musique : Mok Young-jin


 
Ne pas lire avant d'avoir vu le film

 
Lee Jung-soo (Jung-woo Ha) est employé chez Kia motors. En rentrant chez lui par la route, il se retrouve coincé dans un tunnel récemment ouvert qui s'est effondré. Les sauveteurs se mettent en place, mais le travail de déblaiement se révèle plus que difficile... 
 
 Dans la veine des films claustrophobiques, cette création coréenne joue sur deux tableaux. D'une part, bien entendu, sur celui du sauvetage, particulièrement ardu tant en raison des conditions météorologiques que des problèmes de localisation de la victime, et, conjointement de la survie héroïque du malheureux enseveli. Le réalisateur parvient, avec quelques difficultés parfois, à rendre profondément authentique et éprouvante cette emmurement de trente cinq jours. Sans être aussi radical que le destin de Paul Conroy dans "Buried", celui de Jung-soo ne peut que bouleverser intensément, aussi bien sur le plan émotionnel que sur celui du ressenti physique. 
 
 D'autre part, le drame individuel se double d'une satire au vitriol de la politique économique de la Corée du sud. Ce pays que nous connaissons principalement en Europe comme une pépinière de sociétés technologiques innovantes, au premier rang desquelles brille LG, révèle ici sa face sombre, avec une corruption qui gangrène les infrastructures du pays, au point de mettre en péril permanent les utilisateurs (60% des tunnels seraient défectueux !). Le terme 'horriblement drôle' convient assez bien à la manière dont le film dépeint ces responsables politiques (l'hélicoptère qui vient chercher le blessé doit attendre quelques minutes car la Ministre n'est pas encore arrivée !), mais aussi ces journalistes avides de sensationnel dont l'inconscience humaniste donne parfois autant envie de rire que de vomir. 
 
 Même si l'œuvre comporte quelques longueurs, elle n'en constitue pas moins une intéressante approche multi facettes du film catastrophe made in Corée.
   
Bernard Sellier