U-571, film de Jonathan Mostow, commentaire, site Images et Mots

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U 571,
        2000, 
 
de : Jonathan  Mostow, 
 
  avec : Matthew McConaughey, Bill Paxton, Harvey Keitel, David Keith, Jon Bon Jovi, Thomas Kretschmann, Will Estes,
 
Musique : Richard Marvin

   
   
Le lieutenant Andrew Tyler (Matthew McConaughey), en permission avec ses compagnons, est fort déçu en apprenant qu'il n'est pas nommé commandant d'un navire. Son supérieur, Mike Dahlgren (Bill Paxton), a refusé de donner son approbation, ne jugeant pas son second déjà apte à prendre le commandement d'un sous-marin. Mais le jeune officier n'a guère le temps de ruminer sa rancoeur, car tous l'équipage du S 33 est appelé d'urgence à bord pour une mission spéciale. Un message de détresse d'un sous-marin allemand, le U 571, a été intercepté. Les services de renseignements américains espèrent faire passer leurs marins pour une équipe de secours, afin de s'emparer de la chiffreuse Enigma, qui livrerait aux alliés la traduction de tous les messages codés échangés par les unités nazies... 
 
   Après avoir tourné "Breakdown", un thriller dégraissé de toute psychologie, Jonathan Mostow aborde un sujet beaucoup plus riche, celui de l'initiation au commandement d'un officier jugé non capable d'assumer les choix souvent douloureux qui incombent au responsable d'un équipage. Evidemment, le scénario, fondé sur des faits authentiques (tout au moins dans sa base), va permettre à Andrew de faire éclore ce qu'il a dans les tripes. Comme il se doit dans ce type d'oeuvre évoluant en espace confiné, ("K 19", "Le Bateau", "À la poursuite d'Octobre rouge", "USS Alabama"...), les séquences dramatiques ne font pas défaut. Pas plus, d'ailleurs, que les dilemmes cornéliens qui s'invitent inéluctablement. Les confrontations entre les combattants invisibles ne manquent pas d'intensité dramatique. La claustrophobie finirait même par gagner le spectateur, tant cette course contre la montre et la mort en espace confiné devient de minute en minute plus angoissante. Si les séquences des grenades sous-marines sont éprouvantes nerveusement pour celui qui visionne le spectacle, tranquillement assis dans son fauteuil, on peut imaginer ce que ressent le matelot coincé dans son cercueil d'acier à 150 m sous la surface !  
 
   Sur le plan psychologique, l'efficacité est nettement moins évidente. L'observation des tempéraments est assez rapidement submergée par l'avalanche des événements physiques, et le cheminement intérieur de chacun (avec ses pics de bravoure, de sacrifices, de soumission...) emprunte des chemins balisés, sans rechercher richesse ou originalité. Malgré quelques erreurs de script (l'une des hélices ne fonctionne plus, mais, quelques minutes plus tard, on voit les deux hélices fonctionner normalement...), l'ensemble se montre aussi haletant que réaliste.
   
Bernard Sellier