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Le vaisseau de l'angoisse,
      (Ghost ship),     2002, 
 
de : Steve  Beck, 
 
  avec : Gabriel Byrne, Julianna Margulies, Ron Eldard, Desmond Harrington, Isaiah Washington,
 
Musique : John Frizzell


   
Sean Murphy (Gabriel Byrne) est un chasseur d'épaves. En compagnie de Maureen Epps (Julianna Margulies), Dodge (Ron Eldard), Greer (Isaiah Washington), Santos (Alex Dimitriades), il sillonne les océans sur son navire, l'"Arctic Warrior", à la recherche de navires abandonnés. Un jour, un pilote, Jack Ferriman (Desmond Harrington) lui fait part de sa découverte aérienne d'un bateau et le pousse à partir en quête de cet éventuel trésor. L'équipage accepte. Ils découvrent avec stupeur qu'il s'agit d'un paquebot, l'"Antonia Grazia", disparu depuis 1962, sans avoir jamais envoyé de message de détresse. Dès leur montée à bord, d'étranges phénomènes se produisent... 
 
   Le film s'ouvre sur une scène assez étonnante, dont le charme magique le dispute à l'horreur. Puis on plonge dans du plus traditionnel. Assemblage de séquences qui distillent assez habilement et efficacement l'angoisse, mixage présent passé, importance des bruits, des flashes visuels, des suggestions, et, bien sûr, élimination programmée de bon nombre de participants... Tous les ingrédients classiques sont là, agencés avec une intelligence certaine, et servis par des acteurs convaincants. Gabriel Byrne, le visage ravagé, se fond parfaitement dans le groupe. Certains passages (la soirée dansante, la jeune Katie Hargrove, la captation des âmes) évoquent le souvenir de "Shining", mais ici, l'accumulation voulue de scènes choc emporte l'oeuvre vers l'horreur gore traditionnelle, plutôt que vers la descente aux enfers psychologique dans laquelle nous entraînait Stanley Kubrick.  
 
   Le rationalisme fond au fur et à mesure que l'histoire avance, le "surnaturel" gagne du terrain à chaque minute, la vraisemblance et la logique deviennent obsolètes et, malgré l'accumulation de plus en plus insistante de "procédés" terrorisants, le spectateur se laisse porter par ce drame intemporel dont certaines images s'imprègnent durablement dans la mémoire. De plus, le décor unique du paquebot est utilisé avec ingéniosité dans ses différents recoins et composants.
   
Bernard Sellier