La vie est un long fleuve tranquille, film de E. Chatiliez, commentaire

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La vie est un long fleuve tranquille,
     1988, 
 
de : Etienne  Chatiliez, 
 
  avec : Benoît Magimel, Hélène Vincent, André Wilms, Claire Prévost, Maurice Mons, Christine Pignet, Daniel Gélin, Catherine Hiegel,  
 
Musique : Gérard Kawczynski

  
   
Momo (Benoît Magimel) est un ado turbulent qui vit avec sa demi-douzaine de frères et soeurs dans la famille de Monsieur (Maurice Mons) et Madame (Christine Pignet) Groseille. Son occupation principale est de piquer les sacs à main des vieilles dames. Dans la même ville, mais au coeur du quartier chic, habite la famille Le Quesnoy et leur fille Bernadette (Valérie Lalande). Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si un grain de sable ne se glissait dans la roue du destin. Ecoeurée de se voir sans cesse rejetée par son amant, le docteur Mavial (Daniel Gélin), l'assistante de celui-ci révéle que, lors de la naissance de Momo et de Bernadette, elle a échangé les nourrissons... 
 
   Première oeuvre marquante d'Etienne Chatiliez, qui contient en germe tous les ingrédients et choix stylistiques du réalisateur de "Tanguy" et de "Tatie Danielle". A savoir des caricatures bien affirmées avec des traits qui ne font que rarement appel à la finesse. Les résultats sont souvent efficaces à défaut d'être subtils. La famille Groseille est composée de trognes mémorables, avec en prime un pater familias totalement abruti, mais, heureusement, un Momo plus nuancé, incarné avec une certaine grâce par un tout jeune Benoît Magimel. Du côté des Le Quesnoy, c'est l'exact opposé. Madame et Monsieur rivalisent de constipation et se donnent du "vous" à tour de langue. Le principal handicap du film vient de la seconde partie qui s'apparente à un brouillon inachevé. En effet, si la première moitié se montre assez équilibrée, se partageant entre les trois pôles : Mavial, Groseille, Le Quesnoy, la suite semble errer sans direction précise pour se clore d'une manière abrupte et frustrante. On a l'impression que le réalisateur, à l'aise dans le parcours caricatural du début, ne savait pas trop comment négocier une suite qui demandait manifestement un rééquilibrage et un affinage des psychologies. 
 
   Une semi réussite.
   
Bernard Sellier