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Tatie Danielle,
     1990, 
 
de : Etienne  Chatiliez, 
 
  avec : Tsilla Chelton, Catherine Jacob, Neige Dolsky, Isabelle Nanty, Eric Prat, Laurence Février, Virginie Pradal,  
 
Musique : Gabriel Yared, Gérard Kawczinski

   
   
"Tatie Danielle" (Tsilla Chelton) vit en province avec Odile (Neige Dolsky), une vieille femme qui lui sert de bonne à tout faire. Lorsque celle-ci meurt en tombant d'une échelle, alors qu'elle nettoyait un lustre, Tatie accepte la proposition de ses neveux, Jean-Pierre Billard (Eric Prat) et sa femme Catherine (Catherine Jacob) : venir vivre avec eux à Paris. Commence alors un long calvaire... pour le couple et ses deux enfants... 
 
   Etienne Chatiliez est attiré par les situations ou les personnages extrêmes, ("Tanguy", "La vie est un long fleuve tranquille", "La confiance règne"), auxquels il n'hésita pas à rajouter des couches épaisses, histoire de renforcer encore la caricature. Dans le cas présent, nous assistons donc à un récital de Tsilla Chelton, idéale, il faut le reconnaître dans cette incarnation d'une quintessence pure de la vieillarde détestable. Acariâtre, agressive, sournoise, hypocrite, manipulatrice, lâche, menteuse, elle visite avec délectation une suite quasi infinie de tous les travers humains exacerbés par la vieillesse et la bêtise. Devant elle, réceptacle idéal pour ses cruautés, un couple délicieusement neuneu, bonnes pâtes dont la finesse psychologique flirte avec le zéro absolu. Le scénario aligne donc, tout au moins durant la première partie, une suite jouissive de méchancetés visant indistinctement adultes, enfants, sans oublier le chien. La subtilité de l'analyse psychologique n'est certes ni le but ni le fort du réalisateur, mais, si le rire est souvent jaune devant cette avalanche primaire de vilénies, il est indéniable qu'il n'en est pas moins présent.
   
Bernard Sellier