Vigil, saison 1, série de Tom Edge, commentaire

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Vigil,
     Saison 1,     2021 
 
de : Tom  Edge, 
 
avec : Suranne Jones, Rose Leslie, Shaun Evans, Paterson Joseph, Adam James, Anjli Mohindra,
 
Musique : Berenice Scott, Glenn Gregory

 Ne pas lire avant d'avoir vu la série... 
  

 
Un spécialiste des écoutes sonar du submersible Vigil, Craig Burke (Martin Compston) entendle bruit d'un chalutier en perdition. Il demande au commandant Neil Newsome (Paterson Joseph) de faire surface pour venir en aide aux marins. Celui-ci refuse, sa mission devant être l'invisibilité. Quelques heures plus tard, Craig est découvert mort d'une overdose. La commandante Amy Silva (Suranne Jones) est chargée d'enquêter à bord du sous-marin. Mais la coopération de l'équipage semble difficile...

 Enfin une enquête criminelle qui sort de l'ordinaire et quitte la terre ferme pour un univers clos, fondamentalement angoissant et hostile. La série ne comporte que six épisodes et il n'est pas question de lambiner. Dès le prologue, tout se met en place : la mort de Craig qui se révèle immédiatement être un meurtre, les compromissions sans équivoque d'une partie de l'équipage, les difficultés majeures que va rencontrer la collègue d'Amy, Kirsten Longacre (Rose Leslie) lorsqu'elle effectue une découverte gênante, avec, en sus, la panne du réacteur, ce qui n'est pas une situation idyllique pour un submersible en plongée. La suite continue sur la même lancée. Tandis que Amy voit son enquête tourner en eau de boudin en raison de ses pathologies psychologiques, sa collègue Kirsten subit elle aussi de plein fouet les répercussions d'une affaire complexe qui mêle armée, services secrets, police, politicien adversaire du nucléaire et opposants contestataires. Hormis un certain nombre de flashbacks, quelquefois dispensables, consacrés à la liaison d'Amy avec Kirsten, le récit se concentre exclusivement sur les deux enquêtes parallèles, et entretient de manière très efficace un suspense constant qui trouve son apogée dans une première moitié de l'épisode six particulièrement anxiogène et flippante. La reconstitution de la vie en vase clos sous-marin n'a rien à envier aux réussites du genre, «K19», «À la poursuite d'octobre rouge» ou encore «USS Alabama». Il serait toujours possible d'ergoter sur le fait que le commandant de bord se montre bien monolithique dans son expressivité, mais cela n'empêche nullement cette mini série de captiver d'un bout à l'autre, de dénoncer au passage les inévitables compromissions dans la transmission au public de vérités gênantes, et d'afficher une énergie narrative tout à fait convaincante.
   
Bernard Sellier