Wander darkly, film de Tara Miele, commentaire

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Wander darkly,
        2020,  
 
de : Tara  Miele, 
 
  avec : Sienna Miller, Diego Luna, Beth Grant, Brett Rice, Vanessa Bayer, Aimee Carrero,
 
Musique : Alex Weston

 
     Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

   
Adrienne (Sienna Miller) et Matteo (Diego Luna) vivent en couple et viennent d'avoir une petite fille, Ellie (Olivia Popp). Mais l'entente est parfois difficile. Au retour d'une soirée chez des amis, ils sont victimes d'un accident de voiture...
 
   La première impression est d'avoir devant les yeux un «Ghost» actualisé. Dans la réalité, ce n'est pas du tout le cas. Très rapidement après l'accident, l'histoire bifurque vers une atmosphère étrange, perturbante, dans laquelle les deux partenaires revisitent leurs vécus, leurs ressentis, leurs dissimulations, les erreurs commises, leurs non-dits, leurs pulsions inconscientes. Toutes ces plongées empruntent des éléments du réel tout en se dessinant sur un fond de rêve éveillé, dont on ne sait jamais s'il est purement onirique ou partiellement plaqué dans un quotidien déformé par les traumatismes. Il s'agit là d'un processus analytique original qui ne permet jamais au spectateur de s'accrocher à quelque certitude que ce soit. Au contraire, il est en permanence captif d'un état d'indétermination déstabilisant, et ballotté entre des interprétations multiples qui évoluent de minute en minute au gré des mémorisations. Lorsqu'une scène se déroule, il est impossible de savoir quel visage prendra la suivante. Quant aux deux acteurs qui incarnent les membres du couple, ils offrent une alchimie évidente, et Sienna Miller se montre bouleversante.

    L'appréciation de cette oeuvre, aux envolées poétiques parfois touchantes, est sans nul doute très subjective, car elle est construite sur une trame très semblable à celle d'un scénario personnel original, écrit en 2007 : «Un mausolée de sable». 
   
Bernard Sellier