Warrior, film de Gavin O'Connor, commentaire

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Warrior,
        2011,  
 
de : Kevin  O'Connor, 
 
  avec : Nick Nolte, Tom Hardy, Jennifer Morrison, John Edgerton, Frank Grillo, Vanessa Martinez,
 
Musique : Mark Isham

  
 
Tommy Conlon (Tom Hardy), revenu d'Irak, prend contact avec son père, Paddy (Nick Nolte) afin que celui-ci l'entraîne en vue de participer à un tournoi d'arts martiaux libres richement doté, qui doit avoir lieu quelques mois plus tard à Atlantic City. De son côté le frère de Tommy, Brendan (Joel Edgerton), professeur de physique à Philadelphie, se voit dans l'impossibilité d'honorer les traites de sa maison. Malgré l'opposition de sa femme Tess (Jennifer Morrison), il décide alors de participer également à la compétition... 
 
 Depuis "The Wrestler", les récits de "coming back" sportifs sur fond de drames familiaux semblent avoir le vent en poupe, puisque, peu de temps avant le film de Gavin O'Connor, est sorti celui de David O'Russell, "Fighter". Le spectateur n'a d'ailleurs aucune raison de s'en plaindre, car les trois sont, dans leur style, intenses et captivants. Servi par des acteurs exceptionnellement impliqués (Tom Hardy, regard halluciné , est un concentré de furie étonnant et détonant !), le récit suit le parcours de deux écorchés vifs, incapables de communiquer par d'autres moyens que l'agressivité et l'accusation. Le père et surtout les deux fils vivent dans une bulle qu'ils n'ont eu de cesse de densifier avec le temps, et forer la plus minuscule brèche pour entrer en contact affectif équilibré avec l'autre relève d'un exploit inaccessible. Les motivations profondes de cette haine intra familiale ne seront qu'effleurées, réduites à quelques informations basiques. Mais ce minimalisme psychologique n'a finalement que peu d'importance, tant le scénario nous saisit avec une puissance imparable, une énergie et un enthousiasme communicatifs, pour nous entraîner corps et biens dans le cratère d'un volcan en éruption permanente. Le seul regret concerne les combats. Filmés très souvent en gros plan, ils ne sont pas d'une lisibilité exemplaire. Mais cet aspect est finalement très secondaire, tant la véhémence narrative balaie sur son passage les menues réserves susceptibles de surgir. 
 
 Fascinant.
   
Bernard Sellier