Waterworld, film de Kevin Reynolds, commentaire

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Waterworld,
        1995,  
 
de : Kevin  Reynolds, 
 
  avec : Kevin Costner, Chaim Girafi, Rick Aviles, Jeanne Tripplehorn, Zitto Kazann, Dennis Hopper,
 
Musique : Mark Isham, James Newton Howard

 
 
Dans un futur indéterminé, les glaces des pôles ayant fondu, la mer a recouvré la plus grande partie des terres. Un survivant (Kevin Costner) parcourt les eaux sur son trimaran. Il parvient à une ville flottante mais les habitants s'aperçoivent qu'il s'agit d'un mutant et le condamnent à mort. Heureusement, l'exécution est interrompue par l'attaque des Smokers qui sont à la recherche d'une fillette possédant entre les omoplates un tatouage représentant une carte conduisant à la terre. Le prisonnier parvient à fuir et emmène sur son embarcation la fillette, Enola (Tina Majorino) et sa mère, Helen (Jeanne Tripplehorn). Ils sont poursuivis... 
 
 Lorsque l'on émerge de ce "Mad Max" aquatique, une question primordiale se pose : à quel degré faut-il lire cette... chose ? Est-ce une fresque apocalyptique inquiétante, une quête mythologique, ou une vaste compilation de gags à la Monthy Python ? Kevin Costner arbore un sérieux papal, des pendeloques de chaque côté de la tête, une queue de cheval, distille son urine pour boire un petit coup d'eau pure (les temps sont durs !), joue les Tarzan sur son bateau customisé, tape à coups de pelle sur la tête de celle qui l'a sauvé, et balance à la mer la petite Enola, parce qu'elle lui parle trop ! Un personnage délicieux ! Pardon, c'est vrai qu'il s'agit d'un mutant, ça explique sans doute son mauvais caractère ! Et puis, bien entendu, il s'amadoue peu à peu pour devenir le meilleur des hommes. Sans compter qu'il est un concentré détonant d'Indiana Jones et de Rambo ! A côté nous avons droit à des méchants totalement abrutis, avec, en prime un artilleur débile de chez taré, affublé d'un masque en forme de groin, qui tire sur tout ce qui se présente, y compris le bateau de son chef, l'inénarrable "Deacon" (Dennis Hopper), qui en fait des tonnes, se pavane coiffé du chapeau napoléonien et fume de belles cigarettes à bout filtre qui ont dû survivre à des siècles sans terre...  
 
 À part cela le concepteur des décors s'est incontestablement éclaté en rassemblant toute la ferraille possible. On a droit également, côté poésie, à la belle vision surréaliste d'une cité engloutie, à de somptueuses images marines, au mythe d'un paradis perdu, ici "Dryland", un morceau de terre qui demeurerait émergé. 
 
 C'est infantile, parfois d'un ridicule jouissif, quelquefois débilissime, mais, si l'on est dans un jour favorable à ce genre d'expérience, c'est gondolant de bout en bout. Etait-ce le but des deux Kevin ? Rien n'est mois sûr, mais c'est une autre affaire... L'important est, tout de même, que ne soit pas massacré l'une des merveilles de la littérature romanesque française, comme ce sera le cas, quelques années plus tard, pour "La vengeance de Monte-Cristo" !
   
Bernard Sellier