Wind river, film de Taylor Sheridan, commentaire

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Wind river,
      2017,  
 
de : Taylor  Sheridan, 
 
  avec : Jeremy Renner, Kelsey Asbille, Julia Jones, Elizabeth Olsen, Jon Bernthal, Graham Greene, Eric Lange,
 
Musique : Nick Cave, Warren Ellis

   
   
Dans un coin retiré du Wyoming, un chasseur, Cory Lambert (Jeremy Renner), découvre un jour le cadavre gelé d'une jeune fille, Natalie (Kelsey Asbille). Le FBI envoie sur place une jeune enquêtrice, Jane Banner (Elizabeth Olsen). Cory accepte de l'aider... 
 
   La neige, le froid, un paysage montagneux peuplé presque uniquement de bêtes sauvages. Le décor est à lui seul un personnage à part entière. Les rares habitants qui survivent dans ce désert glacé n'ont pour secours que la force intérieure ou la plongée dans la drogue et l'alcool. Loin de toute surenchère narrative et de spectaculaire gratuit, le film suit avec autant de sobriété que de sensibilité cette quête épurée de deux êtres solitaires, au bout de laquelle les criminels apparaissent presque comme des victimes dérisoires et pitoyables, perdues dans un isolement mortifère, et noyant leur détresse dans l'alcool. Taylor Sheridan, scénariste du captivant "Comancheria", retrouve ici le style épuré, la lenteur narrative, l'approche intimiste des personnages, Amérindiens ou autres, qui faisaient le charme, voire l'envoûtement, du film réalisé par David Mackenzie. Il est possible d'être ici quelque peu déçu par le dénouement du drame, présenté sous forme d'un flashback assez prévisible. Mais, en l'occurrence, l'intérêt repose davantage sur l'osmose qui se crée entre les individus et la nature sauvage, sur l'atmosphère insolite et le décor grandiose qui baignent l'histoire, que sur la trame d'un véritable thriller que l'œuvre ne prétend jamais être.
   
Bernard Sellier