Wolf Creek, film de Greg McLean, commentaire

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Wolf creek,
        2005, 
 
de : Greg  McLean, 
 
  avec : Nathan Phillips, John Jarratt, Kestie Morassi, Cassandra Magrath,
 
Musique : François Tetaz


   
Ben Mitchell (Nathan Phillips), un jeune Australien, entreprend un voyage touristique en compagnie de deux jeunes Anglaises, Liz Hunter (Cassandra Magrath) et Kristy Earl (Kestie Morassi). Leur première étape est le cratère de Wolf Creek, un site au milieu de nulle part, où est tombée, il y a bien longtemps, une météorite. Mais, lorsqu'ils veulent repartir, le véhicule refuse de démarrer. Au cours de la nuit, survient un homme apparemment sympathique, Michael Taylor (John Jarratt), qui propose de les remorquer jusqu'à son domicile. Lorsque Liz se réveille au petit matin, elle est baillonnée et ligotée... 
 
   Dans le genre sadiques, dégénérés, et tueurs en série en tous genres, ce film n'apporte pas grand chose de neuf, par rapport à nombre de prédécesseurs, par exemple "Détour mortel" ou "Breakdown". Le processus est toujours le même : un couple ou quelques jeunes se fourvoient dans un endroit où ils n'auraient pas dû aller, s'ils avaient pris la peine de lire attentivement leur horoscope du matin ! Un ou plusieurs ravagés du ciboulot surviennent et... on connaît la suite, qui ne varie guère.  
 
   Dans le cas présent, inspiré paraît-il d'une histoire vraie (je suppose que le film n'a pas été subventionné par l'Office du Tourisme australien !), le réalisateur a tout de même l'intelligence de ne pas sombrer dans l'artificiellement horrible. Dans ce qui pourrait presque passer pour un reportage (un vrai, rien à voir avec la plaisanterie bassement manipulatrice du "Projet Blair Witch" !), il se concentre sur le vraisemblable et l'essentiel. Cela nous vaut une première partie amplement développée, où le spectateur peut, à loisir, admirer les étendues désertiques du pays, les animaux, les couchers de soleil grandioses. C'est banal, certes, mais conforme à la vérité. Puis, dans un contraste tétanisant, nous sommes plongés au coeur d'un décor cauchemardesque de mine abandonnée, et dans la folie meurtrière d'un personnage apparemment "normal". Tout cela se déroule dans l'efficacité brute, sans artifices puérils, sans effets grand-guignolesques, sans monstres mutants difformes issus d'une explosion atomique. Rien que pour cette tenue narrative assez exceptionnelle dans le genre, l'oeuvre s'impose comme une réussite aussi glaçante qu'efficace.
   
Bernard Sellier