You kill me, film de John Dahl, commentaire, site Images et Mots

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You kill me,
        2007, 
 
de : John  Dahl, 
 
  avec : Ben Kingsley, Tea Leoni, Bill Pullman, Dennis Farina, Marcus Thomas, Luke Wilson, Philip Baker Hall,
 
Musique : Marcelo Zarvos


 Frank Falenczyk (Ben Kingsley) travaille à Buffalo comme tueur à gage pour le compte de son oncle polonais, Roman Krzeminski (Philip Baker Hall). Présentement, celui-ci désire éliminer définitivement un Irlandais, Edward O'Leary (Dennis Farina) qui est sur le point de s'allier aux Chinois pour prendre sa place. Mais, imbibé d'alcool à son habitude, Frank laisse échapper sa cible. Furieux, Roman impose à son neveu d'aller à San Francisco effectuer une cure de désintoxication. Frank obéit à contrecoeur . Il fait la connaissance de Dave (Bill Pullman), un agent immobilier chargé de surveiller son implication dans la cure, et commence un emploi de thanatopracteur dans une entreprise de pompes funèbres. C'est là qu'il rencontre Laurel Pearson (Téa Leoni), venue enterrer son beau-père... 
 
 Comme c'était déjà le cas pour "Kill me again", les polars de John Dahl ont le mérite de sortir des sentiers battus. Ce n'est pas tous les jours que l'on voit un tueur à gages, bonnet en laine sur la tête, s'endormir dans sa voiture en compagnie d'une bouteille de vodka, alors que la cible prend tranquillement son train à quelques mètres de là. Ce n'est pas tous les jours que l'on voit le même tueur à gages talentueux se rendre aux réunions des "alcooliques anonymes", se métamorphoser en "réparateur" de cadavres, et avouer sans ambages à la femme qu'il rencontre l'ensemble de ses "caractéristiques" marginales. Tout cela, aussi improbable que cela soit, Ben Kingsley le fait avec autant de sérieux que de talent. Les codes traditionnels du polar pur et dur sont gentiment bouleversés, et le spectateur n'est pas en droit de s'en plaindre. Le problème, car il y en a tout de même un, assez sérieux, est que, à l'image de "The last seduction", l'histoire n'est pas vraiment palpitante. A force de vouloir choisir une voie originale, décalée, le réalisateur donne naissance à une oeuvre qui n'est ni drôle, ni excitante du point de vue scénaristique, ni captivante sur le plan de l'action. Nous sommes à mille lieues des divagations délirantes orchestrées par les frères Coen ("Fargo"...) ou des hystéries sanglantes concoctées par Quentin Tarentino ("Pulp Fiction"). Dans le cas présent, l'ensemble est distrayant, sympathique, l'approche des personnages est empreinte de sensibilité brute, mais tout cela demeure désespérément tiède, et d'un intérêt assez limité.
   
Bernard Sellier