L'Agence, film de George Nolfi, commentaire

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L'agence,
         (The adjustment bureau),      2011, 
 
de : George  Nolfi, 
 
  avec : Matt Damon, Emily Blunt, Michael Kelly, Anthony Mackie, John Slattery, Lisa Thoreson,
 
Musique : Thomas Newman


 
Le jeune député David Norris (Matt Damon) est sur le point d'enlever le poste de Sénateur de l'état de New York, lorsqu'une révélation journalistique sur sa jeunesse permet à son adversaire de l'écraser. Le soir de sa défaite, il rencontre par hasard une jeune femme, Elise Sellas (Emily Blunt). Le coup de foudre est immédiat, mais le destin semble agir de manière violente pour que leur union soit impossible... 
 
 Étrange conception que celle de ce film, mi fantastique, mi romantique, mi thriller, mi philosophique. Cela fait beaucoup de "mi" pour cette histoire, et, de fait, chaque composante se révèle passablement superficielle. A l'évidence, c'est la romance entre le passionné-réservé Matt Damon et la sémillante Emily Blunt qui se sort le moins mal de l'aventure. Même si leur idylle contrariée ne réserve pas de très piquantes surprises. Le dénouement est, à ce titre, particulièrement révélateur de l'artificialité du propos. Quant aux autres aspects du film, qui ne sont pas en eux-mêmes déplaisants, ils laissent le spectateur perplexe. Les membres de l'Agence, dont la mission n'est pas sans rappeler celle de "l'observateur" de "Fringe", affichent une crédibilité peu convaincante. Les péripéties auxquelles sont soumis les deux tourtereaux n'ont rien de fort original. Quant à la spéculation sur le "libre-arbitre" humain, elle ne dépasse pas le niveau de réflexion d'une classe de CM2. Restent quelques idées sympathiques, comme celles des portes ouvrant sur des raccourcis espace-temps. Mais elles non plus ne sont pas cinématographiquement novatrices, puisqu'une trouvaille quasiment identique constitue le fondement de la série "The lost room". 
 
 Malgré sa superficialité ambiante, l'oeuvre se laisse regarder avec plaisir, à défaut de générer une passion véritable.
   
Bernard Sellier