Fringe, Saison 1, série de J.J. Abrams, Brad Anderson, commentaire

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Fringe,
      Saison 1,      2008 
 
de : J.J.  Abrams, Brad  Anderson..., 
 
avec : Lance Reddick, Kirk Acevedo, Anna Torv, John Noble, Joshua Jackson, Blair Brown, Michael Cerveris, Jacqueline Beaulieu, Mark Valley, Jasika Nicole,
 
Musique : Michael Giacchino


   
Saison 2         Saison 3         Saison 4

   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série 
 
   Lorsque le vol 627 atterrit sur l'aéroport de Boston, les autorités ont la stupéfaction de découvrir que tous les occupants de l'appareil sont morts. Le FBI, représenté par Olivia Dunham (Anna Torv) et John Scott (Mark Valley), est chargé d'une enquête difficile. D'autant plus que la jeune femme ne tarde pas, à l'occasion de la poursuite d'un suspect, à se retrouver seule. Elle découvre l'existence d'un ancien savant, le docteur Walter Bishop (John Noble), jadis intégré à une équipe travaillant sur des sciences "marginales", présentement interné depuis 17 ans dans une clinique psychiatrique. Pour le faire sortir et profiter de ses connaissances, elle est contrainte de s'assurer la collaboration de son fils, Peter Bishop (Joshua Jackson), doté d'une intelligence hors normes, mais passablement instable et tout à fait allergique à l'idée de se retrouver face à un père dont il n'a, jusqu'alors, vu que les aspects négatifs... 
 
   Pour le spectateur qui connaît par coeur les "4400", "Heroes", "Lost", ou encore "The lost room", "Fringe" ne constituera pas une surprise monumentale. Une épaisse couche de mystères, des expériences psychédéliques ou paranormales, des manipulations tous azimuts, des pans de certitudes qui s'effondrent pour laisser émerger des hypothèses totalement improbables... Et une kyrielle de personnages qui, comme dans les "4400" sont les victimes inconscientes de la folie créatrice et souvent mortifère des hommes. Cela ne signifie pas que cette nouvelle série est une copie conforme de "Lost", pour la simple raison que leur concepteur commun est J.J. Abrams. En effet, autant l'histoire des rescapés prisonniers d'une île faussement déserte comporte de longs tunnels dans lesquels il ne se passe pas grand chose de constructif ou même d'intéressant (cf. la saison 3 de "Lost" passablement étirée...), autant c'est ici une overdose d'événements, de rebondissements, qui ne laisse pas une seconde de répit au spectateur ! Au point, d'ailleurs, que les résolutions des mystères souffrent parfois d'un parachutage quelque peu abrupt ( Walter parvient à composer des antidotes dans le laps de temps que met 'une Ferrari pour passer de 0 à 100 km/h ! ).  
 
   Mais, en créateur surdoué, J.J. Abrams a réussi à concocter un mélange presque parfait : ambiguïté des protagonistes, association de flics futés, de savants disjonctés mais hyper-futés, plongée dans les dessous de recherches militaires qui visitent sans crainte les confins du "surnaturel", 'évocation d'un pouvoir suprême (façon gouvernement mondial occulte), menace d'une mainmise de multinationales sur la terre entière, tout cela assaisonné d'une petite dose d'humour bienvenue mais jamais envahissante. Autant dire que lorsqu'on a commencé à visionner les premières images de cette abracadabrante aventure, il est totalement impossible de s'échapper avant le dénouement. C'est à peine si l'on observe que le processus narratif est calqué sur celui des "4400" ( il faut bien "tenir" jusqu'à la chute finale ), à savoir le passage en revue, sur de multiples personnages, des conséquences impressionnantes de recherches "limites", tant l'urgence est présente, tant l'attente d'une clé résolutive se fait toujours plus ardente et fébrile. Quant aux personnages, ils sont judicieusement choisis, la jeune enquêtrice impatiente, impulsive, éternellement insatisfaite, s'intégrant parfaitement dans le duo père fils des intellectuels, facétieux, géniaux voire quelque peu disjonctés. 
 
   Reste la question du dénouement, qui, de toute évidence, appelle une suite. Qu'en penser ? Comme c'était le cas pour les "4400", la satisfation n'est pas totale. Pour une raison indéterminée ( mais il est possible d'espérer qu'il s'agit simplement d'une couche inexplorée dont la percée sera effective dans d'éventuelles suites ), les créateurs ont choisi de court-circuiter nombre d'hypothèses émises lors des épisodes, pour descendre d'une thématique cosmique à une simple rivalité personnelle. Le moins que l'on puisse dire est que c'est assez frustrant. Alors attendons et espérons une seconde saison qui visitera, avec davantage d'intensité et de consistance, cette interpénétration des univers ainsi que cette "guerre" future qui a été plus d'une fois évoquée ici...
   
Bernard Sellier