Alien 3, film de David Fincher, commentaire

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Alien 3,
        1992, 
 
de : David  Fincher, 
 
  avec : Sigourney Weaver, Charles Dance, Charles Dutton, Lance Henriksen, Pete Postlethwaite, Brian Glover, Paul McGann,
 
Musique : Elliot Goldenthal


 
À la suite d'une alerte au feu, le module EEV 337 dans lequel Ellen Ripley (Sigourney Weaver) a fui à la fin de l'épisode II, se crashe sur une planète prison, Fiorina 161. Là vivent une vingtaine de prisonniers condamnés pour d'horribles crimes, sous la surveillance de deux gardiens, Andrews (Brian Glover) et Aaron (Ralph Brown), ainsi que d'un médecin, Clemens (Charles Dance). Les deux survivants qui avaient accompagné Ripley, Rebecca et Hicks, sont morts. Mais un alien s'était infiltré dans la capsule et il commence son travail de nettoyage... 
 
 James Cameron n'avait pas lésiné, précédemment ("Aliens 2, le retour"), sur les moyens, et avait su allier la quantité des monstres à la qualité du scénario et de la constance dans le tragique et l'horreur. On revient ici à une certaine frugalité, une grosse bébête solitaire, mais bien huilée, le crâne soigneusement rasé comme celui de Ripley, plus rageuse que jamais, et dont l'intelligence comme la ruse semblent s'être développées. David Fincher a cherché à créer une atmosphère originale avec ce concentré improbable de détenus dont certains ont viré à un soi-disant mysticisme, et qui ont choisi de demeurer sur cet astre désertique. Soit.  
 
 Cependant, malgré l'habituelle kyrielle de prédations sanglantes à laquelle se livre l'Alien, les premières quatre vingt minutes ne réussissent qu'à installer une lenteur pesante et une lassitude à la limite de l'ennui. Heureusement, si l'on peut dire, il y a un emballement soudain. Le réalisateur plonge dans une frénésie apocalyptique. La caméra, comme fixée dans l'oeil du monstre, se fait virevoltante, s'engouffre dans des kilomètres de tunnels à la poursuite de ses proies et l'on retrouve avec un certain plaisir le David Fincher virtuose qui utilisera la même technique reptilienne dans son "Panic Room". Le suspense s'installe, le rythme bondit, l'émotion affleure et le spectateur assiste, assez médusé, à un final directement pompé sur le "Terminator 2" de James Cameron, sorti l'année précédente ! 
 
 Néanmoins, malgré des décors réussis, malgré une insistance, plus marquée encore au cours de ce troisième épisode, dans le lien filial qui unit la créature à Ripley, et qui, je l'avoue, me laisse complètement indifférent, cet avant-dernier volet demeure à mon goût bien décevant et paraît fort terne à côté du précédent, baigné par une intensité émotionnelle constante.
   
Bernard Sellier