Atiye, Saison 3, de Sengül Boybas, commentaire

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Atiye,
     (The gift),      Saison 3,      2021 
 
de : Sengül  Boybas, 
 
avec : Beren Saat, Mehmet Günsür, Melisa Senolsun, Metin Akdülger, Civan Canova, Basak Köklükaya,
 
Musique : Sertac Özgümüs


 
Saison 1        Saison 2

 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Atiye Özgürsoy (Beren Saat) a accouché d'une petite fille, mais a dû se séparer de son père, Ehran (Mehmet Günsür), afin de retourner dans le monde où les naissances avaient disparu. Serdar Yilmaz (Tim Seyfi) est mort, mais son fils Ozan (Metin Akdülger), qui passait mour mort, a enlevé le nouveau né, car il a repris le pacte que son père avait fait avec les puissances noires. Quelques années plus tard, Atiye et Ehran sont toujours à la recherche de leur fille. Celle-ci, prénommée Aden (Lara Tonka), vit avec Ozan qui tente de lui soutirer ses secrets. Mais la fillette parvient à contacter sa mère grâce à des rêves et des symboles...
 
 Alors que la deuxième saison se clôturait sur un drame majeur, la surprise est ici de voir une ouverture sereine. Atiye, Ehran, Mustafa, Serap (Basak Koklukaya), vivent en harmonie, et sont comblés par le retour de Cansu (Melisa Señolsun) après un voyage de plusieurs mois. Ehran est même en contact avec un Serdar transfiguré, qui a trouvé le chemin de la lumière et apporte son aide pour tenter de retrouver l'enfant disparu. Mais la réalité revient vite, car les contacts dans l'astral se font de plus en plus vifs, et de sombres drames s'annoncent. Les forces des ténèbres, incarnées ici par une inquiétante épouse de Serdar, Melek (Sénan Kara), revenue d'entre les morts, sont prêtes à tout pour connaître les secrets de la petite Aden. Le spectateur peut être un tantinet désorienté, tout au moins dans la première moitié, par un amoncellement de rebondissements qui peut sembler précipité. On a même parfois l'impression que la quête des différents personnages patine. Mais le récit se resserre dans la seconde moitié, et offre des évolutions fort intéressantes, en particulier avec le troublant Ozan, écartelé entre l'ombre et la lumière, pour être, au bout du compte, sauvé par l'amour qu'il porte à la petite Aden. Nous retrouvons ici  une quintessence des thématiques déjà vues dans les deux saisons précédentes, en particulier une illustration du fait que chacune de nos actions, voire de nos pensées, ont une action sur les lignes temporelles de nos incarnations. Nous avons là une transcription romanesque éclairant les théories scientifiques d'un physicien tel Philippe Guillemant, sur les intéractions de ce que nous appelons passé, présent, futur. Le thème de la reconnexion d'un être à sa lignée évoque également la psychogénéalogie qui a pour but de guérir les blessures de l'arbre familial, constellé de mensonges, de drames étouffés, de secrets inavouables, et de fautes gravissimes. Le dénouement, aussi embrasé, puis poétique, soit-il, ne comble pas totalement les attentes, car il paraît moins inspiré que tout ce qui a conduit vers lui. Mais, malgré cette petite déception, nous avons là une série placée sous le signe d'un hymne à l'amour, à la vie et à la beauté, qui marque en profondeur.   
   
Bernard Sellier