Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, film de Luc Besson

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Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec,
       2010, 
 
de : Luc  Besson, 
 
  avec : Lise Bourgoin, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche, Mathieu Amalric, Philippe Nahon, Claire Perot, Nicolas Giraud,
 
Musique : Eric Serra

  
 
1911. Tandis qu'un bébé ptérodactyle, éclos grâce aux pouvoirs du vieux savant égyptologue Marie-Joseph Espérandieu (Jacky Nercessian), sème la panique dans Paris, une jeune aventurière, Adèle Blanc-Sec (Lise Bourgoin) retre d'Egypte. Elle rapporte dans ses bagages la momie du médecin de Ramsès II, dans l'espoir que, ramené à la vie par Espérandieu, il soit capable de sauver sa soeurAgathe (Laure de Clermont-Tonnerre)... 
 
 Une héroïne particulièrement agitée, fort éloignée de la tranquille Imogène McCarthery, apparue presque en même temps sur nos écrans. Il faut dire que Luc Besson a puisé dans le fonds des grands classiques ("La Momie", "Indiana Jones", voire "Avatar") pour concocter une aventure et une galerie de personnage qui se veulent puissamment typés. Le résultat est pourtant plus que mitigé à l'arrivée. Passons sur le n'importe quoi de l'intrigue, la vraisemblance n'étant pas le souci majeur dans ce type d'histoire abracadabrante par volonté et nature. Passons aussi sur les effets spéciaux, qui oscillent du très satisfaisant (les momies) au médiocre (le vol en ptérodactyle, à des années-lumière du merveilleux périple à dos de banshees d'Avatar). La faiblesse de l'enthousiasme que suscitent ces aventures naît plutôt de la superficialité des personnages, réduits à l'état de pantins caricaturaux aux tics répétitifs (l'Inspecteur Caponi de Gilles Lellouche, le chasseur de fauves Justin de Saint-Hubert (Jean-Paul Rouve)), ou le plus souvent fortement sous-utilisés (le méchant Dieuleveult de Mathieu Amalric, le sympathique mais furtif Zborowski de Nicolas Giraud). Le spectateur peut d'autant plus regretter cet état de fait que nombre d'entre eux se révèlent esthétiquement réussis et susceptibles d'étoffer une suite de péripéties réduites en l'état à un tableau agéablement décoratif mais passablement superficiel. Quant au choix du style qu'affiche Adèle Blanc-Sec, avec son parler à la mitrailleuse qui semble tout droit échappé d'une cité contemporaine de Saint-Denis, il est pour le moins original dans son anachronisme, à défaut d'être convaincant.
   
Bernard Sellier