La Momie, film de Stephen Sommers, commentaire

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La momie,
     (The mummy),      1999, 
 
de : Stephen  Sommers, 
 
  avec : Brendan Fraser, Rachel Weisz, John Hannah, Arnold Vosloo, Oded Fehr,
 
Musique :  Bruce Broughton

   
 
Thèbes sous le règne de Seti 1er. Le chef des grands prêtres, Imhotep (Arnold Vosloo), coupable d'avoir entretenu une liaison avec la femme de Pharaon, Anck Su Namun (Patricia Velasquez), est condamné à être enfermé vivant dans la citadelle des morts, Hamunaptra, qui abrite également le trésor de l'Egypte. Trois mille ans ont passé. En 1926, une jeune Egyptologue, Evelyn Carnahan (Rachel Weisz) apprend que son frère Jonathan (John Hannah) a rencontré un prisonnier, Richard 'Rick' O'Connell (Brendan Fraser), prétendant avoir vu la citadelle, considérée par beaucoup comme un mythe. Elle achète sa libération et entreprend une expédition sur les lieux. Mais, d'une part, ils ne sont pas seuls dans cette quête, d'autre part ils prennent la fâcheuse initiative d'ouvrir le sarcophage où était enfermé Imhotep, libérant ainsi un mort vivant assoiffé de vengeance... 
 
 On n'en finirait pas d'inventorier les multiples inspirations ou emprunts piochés dans d'illustres oeuvres antérieures, de "la Terre des Pharaons" (1955) à la trilogie des I. Jones, particulièrement "les Aventuriers de l'Arche perdue" (1981), en passant par "Les 10 commandements" (1956). Certains passages, mouvements des personnages, semblent même une photocopie des films de Spielberg. Cela dit, Stephen Sommers aurait pu choisir de plus mauvais modèles ! 
 
 Si l'on fait abstraction de ce pompage systématique, il faut reconnaître que l'histoire tient assez bien la route, même si elle ne révolutionne pas le genre. Pour ce qui est du traitement cinématographique, c'est évidemment fonction des goûts de chacun. L'ensemble est très nettement orienté : grosse farce et grand guignol. Les adeptes du sérieux et du vraisemblable repasseront. En cela, le réalisateur emprunte la voie choisie par Spielberg, mais demeure tout de même en-dessous du maître dans tous les compartiments. L'humour est parfois laborieux. Les personnages , pour attachants qu'ils soient, n'atteignent jamais le charme de leurs modèles. Brendan Fraser, auquel on n'a tout de même pas osé attribuer un fouet, ne démérite pas et compose un assez bon type d'aventurier, mais il est loin de posséder l'aura d'Harrison Ford. Rachel Weisz est charmante, mais n'a pas le charisme de la Marion Ravenwood de Karen Allen tout en étant aussi vraisemblable en Egyptologue que Alain Chabat le serait en Dalaï Lama. Finalement, c'est le Jonathan de John Hannah, archétype du trouillard prétentieux pince sans rire, chargé de distiller l'humour dans l'aventure, qui tire le mieux son épingle du jeu.  
 
 Les décors ne manquent pas de grandeur. Les trucages ont été soignés. Quelques passages, en particulier le mur de sable vivant, possèdent une beauté singulière. Il n'en reste pas moins que, globalement, l'œuvre et la pseudo épouvante qu'elle est censée générer, ne s'élèvent que bien rarement au-dessus d'une séance hilarante de "château hanté" à la Foire du Trône.
   
Bernard Sellier