La Bataille du Rio de la Plata, film de Michael Powell, commentaire

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La bataille du Rio de la Plata,
      (The battle of the river Plate),        1956,  
 
de : Michael  Powell & Emeric  Pressburger, 
 
  avec : Peter Finch, John Gregson, Anthony Quayle, Ian Hunter, Bernard Lee, Patrick MacNee, Christopher Lee, John Schlesinger,
 
Musique : Brian Easdale

  
 
Novembre 1939. La seconde guerre mondiale commence à peine. Mais, prévoyantes, les autorités avaient envoyé, quelques mois avant la déclaration de guerre, un cuirassé de poche, le Graf von Spee, dans les eaux susceptibles d'être empruntées par les navires ravitaillant la Grande Bretagne, afin de pouvoir les couler aisément. C'est ce que fait avec grande efficacité le maître du navire, le capitaine Langsdorff (Peter Finch). Sa dernière proie en date, un petit pétrolier, l'Africa Shell. Son commandant, le capitaine Dove (Bernard Lee), se retrouve donc prisonnier à bord du cuirassé, qui continue sa chasse. Mais l'amirauté britannique a décidé de réagir. Trois navires, l'Exeter, l'Ajax et l'Achille, sous la direction du Commodore Harwood (Anthony Quayle), décident d'attendre le Graf Spee vers l'embouchure du Rio de la Plata, estimant que c'est l'une de ses destinations probables... 
 
 Pour l'anecdote, un des films qui avaient marqué mon enfance, lorsque je l'avais vu au cinéma il y a... plus d'un demi-siècle ! Aujourd'hui, les références ont assurément changé. Manifestement, les moyens avaient été donnés aux réalisateurs, puisque le spectateur a droit à de magnifiques visions de cuirassés authentiques prêtés par la marine américaine. Malheureusement les bâtiments ne sont pas destinés à être admirés sous tous leurs angles, en navigation paisible, et le moment des batailles survient inévitablement. C'est là que le bât blesse un tantinet. Habitués que nous sommes à des reconstitutions hautement réalistes, du style "Il faut sauver le soldat Ryan", "Mémoires de nos Pères", ou encore "Pearl Harbor", il est bien difficile de se passionner pour ce combat naval prétendûment titanesque, qui, à l'écran, se résume à quelques scènes simplistes et surtout à beaucoup de bruit. D'autant plus que, bizarrement, (mais c'est sans conteste la réalisté historique qui le commande !), l'oeuvre est construite à l'envers, si l'on peut dire, offrant dans sa première moitié les "morceaux de bravoure", pour n'offrir, dans la seconde, que les tractations et atermoiements des autorités politiques en ce qui concerne la situation du Graf Spee à l'ancre dans le port de Montevideo pour réparations. Il est possible de se demander si les réalisateurs des "Chaussons rouges" et de "Une question de vie ou de mort", étaient les plus "adaptés" à la réalisation d'un film de guerre semblable. Force est d'ailleurs de constater que la partie du film consacrée à la vie de la ville, profondément perturbée par la présence de ce cuirassé de guerre, est beaucoup plus vivante que celle qui voit l'affrontement des navires. Un comble ! Mais la nostalgie fonctionne toujours, même si quelques doublages ont vieilli...
   
Bernard Sellier