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The bay,
      Saison 1,       2019 
 
de : Daragh  Carville, 
 
avec : Morven Christie, Daniel Ryan, Imogen King, Art Parkinson, Jonas Armstrong, Chanel Cresswell,
 
Musique : Samuel Sim


 
Saison 2      Saison 3      

 
Dans la petite ville côtière de Morecambe, deux jumeaux, Dylan (Noah Valentine) et Holly (Darci Shaw) disparaissent une nuit. Lisa Armstrong (Morven Christie) commence l'enquête en interrogeant les parents des disparus, Jess (Chanel Cresswell), la mère, et Sean (Jonas Armstrong), le père. Sa première surprise est de découvrir que Sean est l'homme avec lequel elle a eu une relation sexuelle la veille au soir dans un bar...
 
 Une petite ville anglaise provinciale, comme on en trouve dans «Happy valley» ou «Broadchurch». Mais assez vite, l'évidence s'impose que la qualité narrative ne sera pas au niveau de ces deux références. Il est flagrant que l'authenticité naturelle des situations et des relations humaines fait ici défaut. Qu'il s'agisse des personnages ou des dialogues, on sent que tout cela est écrit, interprété souvent avec conviction, mais que ça ne coule pas de source comme c'était le cas dans les deux séries précitées. Le scénario a choisi de maintenir une tension constante et un suspense qui se veut efficace, en misant très souvent sur le 'trop'. Hormis quelques rares exceptions comme le brave Nick (Matthew McNulty) ou le policier stagiaire Med (Taheen Modak), presque tous les autres acteurs de ce drame sont dans l'excès : de violence pour Sean, sa belle-mère Margaret (Tracie Bennett), ou Ryan (Philip Hill-Pearson), de stupidités pour les deux enfants de Lisa, Abbie (Imogen King) et Rob (Art Parkinson), qui enchaînent connerie sur connerie, d'aveuglement pour Lisa devant les troubles de ses deux ados, de réactions volcaniques pour toute la famille de Jess, d'obstination chez Holly, de caricature chez le politicien local...

 L'histoire ne manque pas d'intérêt, ce qui serait un comble avec la multitude d'évènements qui la peuplent, mais l'impression que tout cela est artificiel perdure tout au long de cette première saison, ce qui gâche passablement l'empathie que l'on devrait ressentir devant cette kyrielle de destins bousculés, voire brisés. C'est d'autant plus regrettable qu'il y a au départ une vraie intention de peindre des personnages forts placés dans des situations de haute tension. L'épisode 6, apaisé et touchant, laisse espérer que la saison suivante emprunte la voie d'une authenticité maîtrisée. Un petit cinq étoiles.
   
Bernard Sellier