Big little lies, Saison 1, série de David E. Kelley, commentaire

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Big little lies,
        Saison 1,     2017 
 
de : David E.  Kelley..., 
 
avec : Reese Witherspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley, Zoë Kravitz, Adam Scott, Laura Dern, James Tupper,
 
Musique : divers


 
Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

 
Monterey est une petite ville tranquille qui abrite des couples aisés. Mais les rivalités ne manquent pas. Nouvellement arrivée, Jane Chapman (Shailene Woodley), mère célibataire, voit son petit garçon Ziggy (Iain Armitage) accusé d'avoir voulu étrangler à l'école la jeune Amabella (Ivy George), fille de Renata Klein (Laura Dern). Madeline Mackenzie (Reese Witherspoon) prend la défense de Jane, ce qui provoque des conflits qui ne vont que s'amplifier... 
 
 Le fait de regarder cette première saison quelques semaines après "Elite" procure vraiment l'impression que l'un des deux a copié sur l'autre. Il semble d'ailleurs que ce soit la série de Dario Madrona, puisqu'elle est postérieure à celle-ci de trois ans. Ce qui est évident c'est que la construction dramatique est rigoureusement la même dans les deux séries. Un microcosme où les relations sont tendues. Un meurtre où l'identité de la victime est soigneusement dissimulé pour faire enfler le suspense. Des bribes d'interrogatoires de multiples témoins ou suspects. Un retour chronologique sur les différents tensions qui ont conduit au drame. Une véritable photocopie sur laquelle seuls les visages et les âges des personnalités diffèrent. Tout comme dans "Desperate housewives", les femmes règnent ici en maîtresses. Les points positifs sont que les individualités sont analysées avec subtilité et que le montage vif procure modernité et vigueur à une composition très classique dans ses fondements. 
 
 Mais tout n'est cependant pas enthousiasmant dans cette première saison qui, malgré le petit nombre d'épisodes, montre un excès de remplissage. L'un des mots-clés qui la caractérise pourrait être "répétitivité". Elle est partout, dans les flashbacks, dans les attitudes, dans les affrontements, dans les amitiés et son omniprésence ne s'accompagne pas d'une évolution franche des situations. Contrairement au choix des concepteurs d'"Elite" de faire connaître dès la fin du premier épisode l'identité de la morte, il a été privilégié ici de maintenir un suspense le plus loin possible. Il se montre d'ailleurs très efficace, car il est difficile de découvrir qui sera la victime. Mais, contrairement à ce que l'on aurait pu espérer, cette option semble contre-productive car elle prend de plus en plus l'apparence d'un artifice calculé. C'est d'autant plus flagrant que les innombrables et répétitifs interrogatoires qui parsèment la série ne s'appliquent pas exactement à la réalité finale. Et le rapprochement avec la saison 3 d'"Elite" s'accentue encore lors du dénouement de l'épisode 7, mais, une fois n'est pas coutume, la copie se révèle plus accomplie que l'original.

 Retenons de cette première saison les magnifiques et touchants personnages (féminins surtout) et oublions les recettes de thriller qui corrompent un drame psychologique intense par lui-même.

   
Bernard Sellier