Elite, saison 1, série de Dario Madrona, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Elite,
     Saison 3,      2020 
 
de : Dario  Madrona..., 
 
avec : Etzan Escamilla, Miguel Bernardeau, Aron Piper, Omar Ayuso, Mina el Hammani, Jaime Lorento, Maria Pedraza, Miguel Herran,
 
Musique : Lucas Vidal


 
Saison 1    Saison 2

 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 Grâce au stratagène de la disparition de Samuel (Itzan Escamilla) organisé par celui-ci et Guzman (Miguel Bernardeau), Carla (Ester Exposito) a fini par dénoncer Polo (Alvaro Rico) comme étant le meurtrier de Marina. Mais Cayetana (Georgina Amoros) vient en aide à l'accusé et, sous la contrainte de son beau-père, Carla se rétracte. Quant à Ander (Aron Piper), il continue à jouer la grande muette. Polo se retrouve donc au lycée, mais il est tué au cours d'une fiesta... 
 
 La saison 2 se terminait de manière logique - Polo était arrêté - mais surprenante, puisque l'accusé se retrouvait immédiatement libéré. Cette suite, en l'occurrence obligatoire, reprend à nouveau la même construction scénaristique que ses consoeurs. A savoir : qui a tué Polo ? Le procédé, qui était largement acceptable dans la saison précédente, commence ici à devenir un peu voyant, pour ne pas dire artificiel, dans son systématisme. Ce n'est d'ailleurs pas la seule raison pour laquelle des doutes s'installent, car la rapidité avec laquelle Cayetana récupère la statuette enfouie au fond du lac laisse un tantinet perplexe. D'ailleurs, autant les trois "nouveaux" de la saison 2 - Cayetana, Valerio et Rebeca - apportaient un sang neuf, original et insolent, autant les "nouveaux" de cette saison 3 - Malick et Yeray - se montrent ternes et oubliables. 
 
 Autre symptôme inquiétant, les fiestas qui, certes, ont toujours tenu davantage de place que les études chez les lycéens, s'étirent ici de manière assez déraisonnable. On commence à avoir nettement l'impression que la mayonnaise, à l'origine très concentrée, est de plus en plus inondée d'huile alors que les jaunes d'oeufs ne sont pas renouvelés. Car, à force de malaxer les sentiments et les relations humaines dans tous les sens possibles, la vraisemblance commence à en prendre un coup. Sans parler de la nullité chronique de l'inspectrice qui se contente de faire défiler à l'infini les protagonistes qui, bien sûr, à la fin de chaque épisode orientent les soupçons vers un suspect différent. Tout cela sent un peu l'essoufflement. 
 
 Pourtant, le septième et surtout le huitième épisode apportent un éclaircissement bénéfique et une justification sensée à un certain nombre de ces réserves, tout en affichant un dénouement aussi logique qu'émouvant qui permet à la saison de retrouver les six étoiles de ses prédécesseurs. 
 
 Quant aux passions et aux drames vécus par ces ados, ils sont intemporels et, de ce fait, avivent les souvenirs émotionnels de celui qui a été en chacun de nous. Et n'oublions pas les parcours cahotiques mais poignants de certaines personnalités, avec une mention spéciale à Ander et surtout à Nadia, dont l'émancipation demeure bouleversante de dignité et d'authenticité.

   
Bernard Sellier