Black mirror, Saison 2, série de Charlie Brooker, commentaire

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Black mirror,
       Saison 2,         2013 
 
de : Charlie  Brooker..., 
 
avec : Hayley Atwell, Lenora Crichlow, Daniel Rigby, Domhnall Gleeson, Tobias Menzies, 
 
Musique : Jon Opstad, Antony Genn...


 
Saison 1

 
Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

 
Martha (Hayley Atwell) vit avec Ash (Domhnall Gleeson). Lorsque celui-ci meurt dans un accident, la jeune femme est désemparée. Son amie Sara (Brenna Harding) l'informe qu'un logiciel récemment mis au point lui permet de communiquer avec le défunt. Mais ce n'est que le début...
 
 La première histoire (chacune des quatre est indépendante des autres) reprend le principe déjà vu dans la première saison. À savoir l'incursion de technologies futuristes dans un univers tout à fait actuel. Il faut avouer que cette histoire de poupée gonflable high tech n'est guère palpitante et ne laisse pas de grands souvenirs.

 La donne change totalement avec la deuxième aventure. La première partie de l'histoire, avec une jeune Victoria Skillane (Lenora Crichlow) amnésique, laisse interloqué et curieux de comprendre le pourquoi de cette situation qui rappelle «Le prix du danger» tourné en 1983 par Yves Boisset, mais ce n'est rien en comparaison de la clé de l'énigme qui laisse le spectateur tétanisé. Celui-ci peut être d'autant plus sensible et déstabilisé par cette 'chasse' cauchemardesque, que le sujet résonne de manière intense en cet automne 2021. La vision de ces spectateurs muets, serviles observateurs se délectant dans la sauvagerie ludique, festive, mise en scène avec sadisme, du 'spectacle' qui leur est offert par un parc d'attractions hors normes, peut être interprétée comme un symbole universel de la passivité complice des masses devant les 'jeux du cirque' anciens ou modernes. 

 Avec le troisième épisode, on retombe dans un quotidien qui n'a plus rien de dystopique. Gwendolyn Harris (Chloe Pirrie) se présente à une élection partielle contre le conservateur Liam Monroe (Tobias Menzies). Mais le scrutin est plus que perturbé par la marionnette d'un petit ours bleu, Waldo, derrière lequel se cache James Salter (Samuel Valentine). Une petite histoire qui rappelle les Guignols et ne présente guère d'intérêt. 

  Sujet complètement différent dans la dernière aventure de cette deuxième saison. Les gadgets high tech reprennent le pouvoir avec le drame que vit Potter (Rafe Spall). Il se retrouve, désemparé, dans une maison isolée en compagnie d'un homme mystérieux, Matthew Trent (Jon Hamm). Ce dernier raconte certains épisodes qui ont été marquantes dans le travail qu'il effectuait. Ici encore, les illusions temporelles et la technologie d'implants oculaires ont le beau rôle. La narration est calquée sur celle du deuxième épisode, avec une chute qui ne surprend plus vraiment, tant l'habitude est vite prise de s'attendre à un rebondissement fondé sur les mirages et les manipulations mentales. Cela dit, l'intérêt est nettement ravivé par rapport au récit précédent, même si le verbiage prend une place très envahissante. La juxtaposition de techniques d'intelligence artificielle hyper sophistiquées et de décors presque vieillots procure une impression d'artificialité gênante. 

 Une deuxième saison qui laisse encore une fois le spectateur assez perplexe, écartelé entre émotion, surprise, déception et parfois même ennui.

 Bernard Sellier