Blink, film de Michael Apted, commentaire

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Blink,
      1994, 
 
de : Michael  Apted, 
 
  avec : Madeleine Stowe, Aidan Quinn, James Remar, Laurie Metcalf, Paul Dillon, Peter Friedman,
 
Musique : Brad Fiedel

  
 
Emma Brody (Madeleine Stowe) est aveugle depuis que sa délicieuse mère, lorsqu'elle avait huit ans, avait fracassé son visage sur une glace. Elle joue du violon dans un petit orchestre folklorique irlandais. Un jour, le docteur Ryan Pierce (Peter Friedman) lui apprend qu'un donneur a été trouvé. La greffe peut avoir lieu. Au bout de deux mois, elle commence à percevoir les objets ou personnes, mais de manière aléatoire et souvent indistincte. Une nuit, elle entend du bruit à l'étage au-dessus et apprend le lendemain que sa voisine a été assassinée. Ce meurtre est bientôt suivi d'autres. Le détective John Hallstrom (Aidan Quinn) mène une enquête difficile et n'a, pour l'aider, que le témoignage plus qu'imprécis de Emma... 
 
 Ce ne sont pas les sujets abordés qui manquent à ce film. Il y a l'aspect médical, que Michael Apted réutilisera, de manière plus approfondie et avec beaucoup plus de réussite, à mon sens, dans "Mesure d'urgence" ; l'aspect enquête policière avec le classique tueur en série qui défie la police ; l'aspect psychologique : Emma souffre, en plus de ses problèmes visuels, d'hallucinations issues de son traumatisme d'enfant ; l'aspect romance, puisque, bien évidemment, le détective, aux abords insolents et rudes, cache, en fait, un coeur... Tous ces ingrédients sont mélangés de manière assez professionnelle, mais l'ensemble souffre cependant d'une superficialité qui nuit grandement à l'intensité de ce qui devrait être un drame haletant. Sur un sujet voisin (une jeune femme muette qui assiste à un meurtre, mais ne peut communiquer), Anthony Waller avait donné, avec "Témoin muet", une oeuvre beaucoup plus dense et inquiétante.  
 
 Ici, Michael Apted semble poursuivre tranquillement son petit bonhomme de chemin, avec deux ou trois sursauts, histoire de rappeler au spectateur qu'il est, théoriquement, dans un film inquiétant. On passe par un creux longuet, au cours duquel le volet thriller semble passé aux oubliettes, puis, à dix minutes de la fin, le réalisateur se souvient qu'il serait peut-être temps d'en revenir au tueur et concocte une fin des plus classiques, pas vraiment enthousiasmante. 
 
  Reste le couple Madeleine Stowe, toujours charmante et Aidan Quinn, provocateur et désinvolte. C'est relativement peu...
   
Bernard Sellier