The body, film de Oriol Paulo, commentaire

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The body,
       (El cuerpo),      2012, 
 
de : Oriol  Paulo, 
 
  avec : Jose Coronado, Belén Rueda, Hugo Silva, Miquel Gelabert, Aura Garrido,
 
Musique : Sergio Moure

 Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

 
Ángel Torres, le gardien de nuit de la morgue, fuit dans la nuit, se fait renverser par une voiture et se retrouve dans le coma. Le policier Jaime Peña (Jose Coronado) apprend que le cadavre de la richissime Mayka Villaverde (Belén Rueda), décédée d'un arrêt cardiaque, a disparu. Il interroge son conjoint, Álex Ulloa (Hugo Silva), qui ne semble guère affecté par le décès de son épouse...
 
 C'est une construction dramatique à la «Columbo» qui nous est proposée ici, mais de manière beaucoup moins statique et surtout moins pépère. Dès le commencement de l'histoire, le spectateur sait que Álex a assassiné sa femme vieillissante pour jouir en toute tranquillité de son idylle avec la jeune Carla Miller (Aura Garrido). Tout l'enjeu de l'inspecteur Jaime Peña sera donc, en théorie, de retrouver le corps et de prouver que le mari est le meurtrier. Le scénario déroule un jeu du chat et de la souris avec quelques incursions qui lorgnent discrètement vers le fantastique. Jose Coronado campe un policier borderline, à la fois cassant et agressif, tempérament qu'il reprendra à la puissance dix dans le récent «Entrevias». Mais, à l'image de ce qui faisait le piment des «Voyeurs», la majeure partie de ce qui nous est raconté pendant les quatre cinquièmes du film n'est qu'un leurre savamment agencé. In extremis explose donc un rebondissement 'hénaurme' qui redistribue totalement les cartes. Les puristes trouveront avec raison que toute cette construction machiavélique est tirée par les cheveux. C'est d'autant plus vrai que les ficelles sont assez voyantes parce que le scénario mise un peu trop sur les effets de surprise et quelques facilités narratives. Mais l'ensemble produit tout de même son petit effet.
   
Bernard Sellier