Bodyguard, Saison 1, série de Jed Mercurio..., commentaire

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Bodyguard,
      Saison 1,       2018 
 
de : Jed  Mercurio..., 
 
avec : Richard Madden, Sophie Rundle, Keeley Hawes, Vincent Franklin, Paul Ready, Gina McKee,
 
Musique : Ruth Barrett, Ruskin Williamson


 
Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

 
Le sergent David Budd (Richard Madden) revient à Londre par le train avec ses deux enfants, Charlie et Ella. L'attitude d'un passager lui fait craindre un attentat. De fait, une jeune musulmane est enfermée dans les toilettes, une ceinture d'explosifs à sa ceinture. David parvient à parlementer avec elle et à la persuader de se rendre à la police. En récompense de ce service, il est nommé garde du corps de la Ministre de l'Intérieur, Julia Montague (Keeley Hawes)...

 Les vingt premières minutes de cette série sont à marquer d'une pierre blanche. D'abord parce qu'elles installent un suspense superlatif. Mais surtout parce que, pour une fois, c'est la psychologie qui remplace les mitraillades, ce qui augure bien de la suite. Dès le second épisode, nous sommes plongés dans une resucée de "24 heures", avec son lot de menaces terroristes et de dangers internes aux différents services rivaux. Le rapprochement entre Julia et David peut sembler bien rapide voire peu convaincant, mais l'évènement tragique auquel il succède peut à la rigueur justifier sa soudaineté. Ce qui fait la qualité de cette courte saison, c'est le fait qu'elle privilégie toujours la psychologie des personnages - duplicité, manipulations diverses, rivalités entre police et sécurité du territoire, ambitions politiques, jalousies - à l'action pure et dure, ce qui n'exclut nullement quelques pics dramatiques tout à fait tétanisants. Le scénario ne se prive d'ailleurs pas de faire disparaître à mi-parcours l'un de ses personnages principaux.

 Le physique de Richard Madden, dont le visage fait parfois penser à JCVD, surprend un peu au début par son look de gentil play boy. Mais cette réserve tombe très rapidement. L'acteur a été récompensé par un Golden Globe et ce n'est que justice. Car il fait preuve d'une palette d'expressions tout à fait riche, et dans ce domaine il ne manque pas d'occasions de montrer la diversité de son talent, depuis les pathologies post traumatiques jusqu'à la déprime sentimentale en passant par une attitude ambiguë vis à vis de la politique agressive de son pays ou encore les dissimulations de données sensibles. C'est un anti-héros, pétri de faiblesses et de blessures qui nous fait penser à la Carrie Mathison de "Homeland". 

  Un concentré d'action, de politique et d'espionnage tout à fait captivant.

   
Bernard Sellier