Bom dia, Verônica, Saison 2, série de Rog de Souza, commentaire

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Bom dia, Verônica,
      Saison 2,       2022 
 
de : Rog  de Souza..., 
 
avec : Tainá Müller, Camila Morgado, Eduardo Moscovis, Antônio Grassi, César Mello,
 
Musique : Roberto Schilling, Dado Villa-Lobos

 Saison 1

 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série...

 
Verônica Torres (Tainá Müller) a simulé sa mort pour pouvoir enquêter sur ces mystérieux orphelinats. Elle réussit à prendre en photo un échange d'argent pendant lequel sont présents la commissaire Anita Berlinguer (Elisa Volpatto), le procureur Pedro Rossi, et un mystérieux personnage, Matias Carneiro (Reynaldo Gianecchini) qui semble être l'un des chefs de cette organisation mafieuse. Verônica tente d'obtenir des informations de Rossi, mais celui-ci est retrouvé mort...

 Tout comme c'était le cas pour la première saison, le début se révèle un peu primaire et assez artificiel. Mais dès qu'intervient le trio formé par Matias, son épouse Gisèle (Camila Márdila) et leur fille Ângela (Klara Castanho), la donne change. Cláudio Antunes Brandão, le tueur psychopathe ayant disparu, c'est son 'frère' qui tient ici la vedette. En l'occurrence dans la personnalité d'une figure charismatique élue de Dieu, douée du pouvoir de guérison, mais totalement engloutie dans un tourbillon pervers qui ne cesse de développer ses volutes plus délirantes les unes que les autres au fil des six épisodes. Malgré un monolithisme constant qui ne permet guère au personnage d'évoluer, Reynaldo Gianecchini campe un Mathias mémorable, enveloppant de manipulations et de sourires angéliques ses perversions abjectes. À côté de lui, le Cal Roberts de «The path» apparaît comme un inoffensif gardien de troupeau. Gisèle et surtout sa fille Ângela marquent elles aussi le spectateur : la première, adepte de l'auto-flagellation, par sa passivité criminelle engluée dans une admiration pathologique ; la seconde par une découverte progressive et traumatisante de la figure paternelle, à l'origine adulée. L'ambiguïté des deux parents est développée de manière efficace, de même que la mise sous influence des adeptes, béats devant les mensonges éhontés de leur gourou. Si la peinture de ce duo maléfique ne manque pas de frapper les esprits, tout n'est cependant pas enthousiasmant dans cette deuxième saison. La construction dramatique laisse à désirer, avec des raccourcis scénaristiques regrettables, et des choix scéniques aberrants (Verônica discute avec son fils, retrouvé on ne sait comment, assis sur le muret central d'une autoroute à quatre voies!). Certaines résolutions sont expédiées de manière brutale et peu vraisemblable. C'est vraiment dommage, car Tainá Müller est capable de donner vie et intensité à son personnage de disparue, privée de sa famille et contrainte à la clandestinité. L'épisode final se clôt sur un cliffhanger majeur qui annonce une suite... Peut-être alléchante ? Espérons que, si celle-ci voit le jour, les faiblesses présentes ici seront corrigées. Un tout petit 5 étoiles, pour la violence maléfique et dissimulée de ce couple hors normes. Assez déplaisant également ce besoin de se couler dans une modernité douteuse, en se croyant obligé d'introduire des tendances lesbiennes chez la jeune Ângela.
   
Bernard Sellier