The Bone Collector, film de Phillip Noyce, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

The bone collector,
       1999, 
 
de : Phillip  Noyce, 
 
  avec : Denzel Washington, Angelina Jolie, Queen Latifah, Michael Rooker, Luiz Guzman,
 
Musique : Craig Armstrong


 
Lincoln Rhyme (Denzel Washington), brillant officier de police, auteur de plusieurs traités de criminologie, est paralysé depuis six ans suite à un accident. Amelia Donaghy (Angelina Jolie), elle aussi policier, trouve le cadavre enterré d'un homme et recueille les premiers indices. Etonné de sa perspicacité, Lincoln lui demande d'enquêter avec lui sur ce qui semble une série de meurtres commis par un déséquilibré qui sème volontairement des indices. Mais le capitaine Howard Cheney ne l'entend pas de cette oreille... 
 
 Bien entendu, il est impossible de ne pas évoquer "Seven" et les critiques n'ont pas manqué de faire référence à ce chef d'oeuvre pour amoindrir la valeur du film de Philip Noyce. Si l'on parvient à faire abstraction des comparaisons qui seront chaque fois de mise lorsque ce type de policier paraîtra, il est évident que l'oeuvre de Phillip Noyce possède d'incontestables qualités. Une intrigue solide qui maintient sous tension le spectateur, une atmosphère sombre et tendue (hormis celles qui se déroulent dans l'appartement de Rhyme, il n'y a pratiquement que des scènes de nuit, de souterrains, de crépuscules, de pluie ou de brume), une accumulation de détails professionnels qui éveillent constamment la curiosité et l'angoisse, un aspect sordide et malsain qui plonge dans les abîmes de la noirceur humaine, certes à la limite parfois du voyeurisme. 
 
 Et il y a surtout le formidable tandem des deux principaux acteurs de ce drame. Denzel Washington est, à son habitude, foncièrement impliqué dans ce rôle à la fois passif et profondément vivant. Quant à Angelina Jolie, elle s'investit avec sensibilité et passion dans un personnage moulé à sa mesure par le scénario. Assurément l'histoire n'est pas hautement originale. Le sujet des tueurs en série a désormais des lettres de "noblesse" si l'on peut dire, depuis "Le silence des agneaux" ou "Seven". Mais l'idée d'avoir introduit ce personnage de paralytique qui survit pour sa passion et enquête de son lit à travers les yeux et la voix de son agent est appréciable. Le principal regret tient sans doute au finale, qui est bien loin de valoir, il faut le reconnaître, celui du film de David Fincher. Nous sommes ici bien en deça de cette longue scène géniale en temps suspendu qui était la grandiose apothéose de ce chef d'oeuvre. Nous n'avons droit qu'à un assez banal morceau un peu gore qui, même mené avec efficacité, laisse quelque peu frustré. 
 
 Une réalisation tout de même très estimable dans ce genre hyper pratiqué...
   
Bernard Sellier