Braquage à l'anglaise, film de Roger Donaldson, commentaire

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Braquage à l'anglaise,
      (The bank job),      2008, 
 
de : Roger  Donaldson, 
 
  avec : Jason Statham, Saffron Burrows, Stephen Campbell Moore, Daniel Mays, Richard Lintern, Hattie Morahan, Keeley Hawes, David Suchet,
 
Musique : J. Peter Robinson


 
Terry Leather (Jason Statham), marié avec Wendy (Keeley Hawes), et père de deux charmantes petites filles, a des problèmes d'argent. Il est périodiquement menacé par les sbires de son créancier, Jason. Un jour, Martine Love (Saffron Burrows), une ancienne amie du temps de ses combines plus ou moins louches, lui propose un gros coup susceptible de lui assurer une petite fortune pour le restant de ses jours. Il s'agit simplement de dévaliser les coffres d'une banque londonienne. Terry accepte et monte le coup avec quelques uns de ses mais, Dave Shilling (Daniel Mays), ancien acteur de X, et Kevin Swain (Stephen Campbell Moore). Méfiant, Terry s'aperçoit que Martine semble cacher quelque secret. Elle a en effet oublié de lui dire que le but du vol est uniquement la récupération de photos compromettantes de la Princesse Margaret, détenues par Michael X (Peter De Jersey), militant du Black Power et, accessoirement, trafiquant de drogue... 
 
 Une énième version d'un hold-up à haut risque. Pourtant, contrairement à nombre de ses confrères ("Braquage à l'italienne"...), le scénario n'attache qu'une importance minime à l'exécution du casse. Pas de technologies sophistiquées, pas de préparations alambiquées, mais cette absence ne porte aucun préjudice à l'intérêt de l'histoire. Car le réalisateur du passionnant et haletant "Sens unique" fonde son récit sur une histoire vraie tellement riche, extravagante, tordue, intégralement exaltante, qu'il n'a nul besoin de forcer le trait pour délivrer une oeuvre qui convoque tour à tour la fantaisie, l'énorme, l'émotion et le drame. Tout cela sur un rythme qui ne faiblit quasiment jamais. Un groupe de sympathiques pieds-nickelés, à la tête duquel trône un Jason Statham charismatique, se retrouve empêtré dans les fils d'une toile d'araignée où se rencontrent membres du Black Power, producteurs de films X, petits gangsters minables, flics ripoux, flics incorruptibles, aristocrates adeptes du masochisme et services secrets travaillant pour leur compte. Autant dire que l'imbroglio qui se construit est majuscule et, heureusement, le soufflé qui gonfle de minute en minute conserve jusqu'au dénouement sa puissance excitatrice. Quelques touches sentimentales parviennent même à se glisser au milieu de ces grappes de suspense, sans qu'elles fassent tache ou altèrent la vivacité du récit.  
 
 Rien de transcendant, mais une bonne dose d'effervescence, une construction soigneusement orchestrée, et, au final, un résultat particulièrement goûteux !
   
Bernard Sellier