Camille redouble, film de Noémie Lvovsky, commentaire

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Camille redouble,
      2011, 
 
de : Noémie  Lvovsky, 
 
  avec : Noémie Lvovsky, Jean-Pierre Leaud, Samir Guesmi, Judith Chemla, Michel Vuillermoz, Yolande Moreau, Denis Podalydès,
 
Musique : Gaëtan Roussel, Joseph Dahan


 
La vie de Camille Vaillant (Noémie Lvovsky) n'est pas très folichonne. Elle tourne dans des films horrifiques de bas étage, picole du matin au soir, et se fait larguer par son compagnon, Eric (Samir Guesmi). Après avoir fair réparer une vieille montre par un étrange horloger (Jean-Pierre Leaud), elle perd soudain connaissance lorsque minuit sonne le 31 décembre, et se retrouve, à son réveil, vingt-cinq ans en arrière, avec, peut-être, la possibilité de modifier le cours de son existence... 
 
 Le film est, paraît-il, le remake de "Peggy Sue s'est mariée", tourné en 1986 par Francis Ford Coppola. Mais, pour ceux qui n'ont jamais visionné cette oeuvre, c'est évidemment le paradoxe temporel développé jouissivement dans la trilogie "Retour vers le futur" qui vient immédiatement à l'esprit. La réalisatrice choisit évidemment une voie narrative fort différente de celle, fantastico-aventureuse, adoptée par Robert Zemeckis. Dans le cas présent, c'est la sensibilité, l'ingénuité, la nostalgie qui priment, avec, de-ci de-là, quelques pointes de folie douce. Malgré le postulat improbable du départ, l'intrigue se révèle moins artificielle que dans "Les sentiments". Les doutes, les errements, les regrets, les tentatives maladroites d'infléchir le cours connu des événements, sont visités avec une bonhomie qui métamorphose le drame en un conte virtuel léger, humain et délicat. Noémie Lvovsky promène, quasiment en toutes circonstances, un petit air goguenard qui désamorce immédiatement toute gravité sous-jacente. C'est d'ailleurs la limite de cette fable gentillette, qui affiche une écriture et une réalisation sympathiques, mais se montre tout de même superficielle et moyennement palpitante.
   
Bernard Sellier