Le chant du loup, film de Antonin Baudry, commentaire

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Le chant du loup,
     2019,  
 
de : Antonin  Baudry, 
 
  avec : François Civil, Omar Sy, Mathieu Kassovitz, Reda Kateb, Paula Beer, Alexis Michalik, Damien Bonnard,
 
Musique : Tomandandy


 
Un sous-marin placé sous les ordres du Commandant Grandchamp (Reda Kateb) a pour mission de récupérer un groupe de nageurs de combat au Moyen-Orient. A bord, Chanteraide (François Civil) est le spécialiste du décodage des sons entendus à bord. A la suite d'une classification erronée, le submersible se voit contraint d'abattre un hélicoptère qui l'avait pris pour cible. A peine rentrés au port, une menace d'attaque nucléaire russe renvoie Granchamp en mission à bord de 'L'effroyable'... 
 
 Ce film est surprenant à plus d'un titre. D'abord, parce que ce n'est pas toutes les semaines que le cinéma français développe ce type de réalisation, d'ordinaire issue d'outre Atlantique. Ensuite, parce que le metteur en scène est un ancien Polytechnicien, diplomate, tout en étant passionné de bande dessinée et de cinéma ! Un parcours pour le moins atypique. Enfin, parce que le personnage principal n'est ni un agent secret, ni un héros de première grandeur, mais une 'simple' oreille spécialisée dans l'interprétation des signatures sonores, poste capital dans un sous-marin totalement aveugle. 
 
 Les films de sous-marins ont donné lieu à quelques réussites captivantes ( 'Le bateau', 'U571', 'USS Alabama'...). Dès l'ouverture de celui-ci, le spectateur est plongé au coeur de la vie à bord et des tensions générées par une intervention à haut risque. Il ne fait pas de doute que les moyens techniques sont présents. Et la mission qui compose ensuite l'essentiel de l'oeuvre, sur une thématique proche de celle de 'USS Alabama', génératrice de dilemmes cornéliens, installe une dramaturgie digne des plus grandes réussites du genre ( 'A la poursuite d'Octobre rouge'... ). Un décor crédible, l'urgence des situations à gérer, une multitude d'ordres aboyés, suffisent amplement à rendre profondément vraisemblables et angoissantes ces deux missions parallèles aux finalités opposées. Si la présence d'Omar Sy, connoté désormais 'Intouchables' à vie, peut surprendre quelque peu, elle n'entrave aucunement l'authenticité des situations vécues. 
 
 Il est d'autant plus dommage que le dernier quart d'heure du film, visuellement assez précipité, cafouilleux, et surtout clôturé par un sauvetage à la 'Gravity', presque aussi incongru, voire ridicule, que celui de l'original, vienne entacher cette création. Il s'en fallait vraiment de peu que l'on tienne une oeuvre majuscule. Mais, pour une première réalisation d'un non professionnel du cinéma d'action, c'est plus que bluffant, même si la psychologie des personnages est réduite aux stéréotypes classiques.
   
Bernard Sellier