Le Clan des Siciliens, film de Henri Verneuil, commentaire

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Le clan des Siciliens,
     1969,  
 
de : Henri  Verneuil, 
 
  avec : Alain Delon, Lino Ventura, Jean Gabin, Irina Demick, Yves Brainville, Yves Lefebvre, Danielle Volle,
 
Musique : Ennio Morricone

 
 
Roger Sartet (Alain Delon) est un multi-récidiviste qui n'hésite pas à tuer. Enfin arrêté par le Commissaire Le Goff (Lino Ventura), il est présenté devant le Juge d'Instruction. Mais, par l'intermédiaire de sa soeur, Monique (Danielle Volle), Roger a contacté Vittorio Manalese (Jean Gabin), qui, contre copieux émoluements, organise son évasion. Tout se déroule à merveille. Une fois en sûreté, Sartet propose à son libérateur un coup exceptionnel. Dérober les bijoux uniques exposés à la Villa Borghese. En effet, incarcéré dans la même cellule que l'ingénieur ayant conçu les plans du système de sécurité, Sartet n'a eu aucun mal à les obtenir... 
 
 Une musique mythique qui résonne dans toutes les oreilles, une distribution de premier choix, un scénario simple, mais habilement construit... Pas étonnant que cette oeuvre soit entrée dans le panthéon des rediffusions permanentes. Henri Verneuil s'est spécialisé solidement dans une efficacité sobre. Certes, presque quarante ans après, les goûts ont évolué. Les styles ont radicalement changé. En visionnant cette aventure, il ne fait pas de doute que nous sommes dans un temps révolu. Les personnages existent avec force, mais bien davantage par le charisme de leurs interprètes, que par leur profondeur psychologique. L'écrin dans lequel se déroule l'histoire est réduit à quelques miettes secondaires. Nous sommes loin, très loin, de l'atmosphère intime, fouillée, riche en détails, à la violence éruptive, du "Parrain", qui est quasiment contemporain. Et, reconnaissons-le, le film de Verneuil, concentré sur la matière brute, n'a pas conservé le même pouvoir d'envoûtement que l'oeuvre de Francis Ford Coppola. Lino Ventura est réduit à un squelette. Gabin endosse à la perfection un rôle classique de Pater Familias mafieux. Quant à Delon, toujours sombre et ténébreux, il n'atteint pas ici la dimension dramatique que lui avait permis son personnage du «Samouraï».

 (Encore qu'une vision récente de ce dernier film ait fortement réduit l'impression qu'il nous avait laissée jadis...).
   
Bernard Sellier