Color of night, film de Richard Rush, commentaire

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Color of night,
      1994, 
 
de : Richard  Rush, 
 
  avec : Bruce Willis, Jane March, Ruben Blades, Lesley Ann Warren, Brad Dourif, Lance Henriksen,
 
Musique : Dominic Frontiere
 
 
Le docteur Bill Capa (Bruce Willis) est un psychanalyste new-yorkais. Un jour, après avoir parlé assez durement à l'une de ses patientes, celle-ci se suicide devant lui. Désemparé, il rend visite à son collègue et ami Bob Moore (Scott Bakula). A son arrivée, il assiste à un groupe thérapeutique de cinq personnes qui se réunissent chez le thérapeute tous les lundis. Bob se sait menacé et pense que c'est l'un des cinq qui est en cause. Un jour, Bob est assassiné. Hector Martinez (Ruben Blades) policier assez original et agressif, mène l'enquête. Bill accepte de prendre la suite de son collègue à la demande du groupe. A la suite d'un banal accident de la route, il fait la connaissance de la belle Rose (Jane March) dont il devient follement amoureux. Mais un des patients est lui aussi bientôt tué... 
 
 Étrange atmosphère dans ce film qui est apparemment fort peu apprécié outre-atlantique, quand on voit la note qui figure sur le site IMDB. Il faut reconnaître que ses bonnes qualités, en particulier une relation érotico-tensionnelle entre Bill et Rose qui ne manque pas de piquant, et, surtout, un finale à haute teneur d'émotion et d'adrénaline, sont quelque peu mises à mal par une certaine langueur bavarde et des situations pas toujours très crédibles. Le scénario rassemble un groupe de personnages psychiquement atteints qui peuvent tous se révéler coupables de violence. Petit à petit, ces individualités éclatées vont révéler des liens entre eux beaucoup plus serrés que l'on pouvait s'y attendre. Et, si l'on passe sur les moments de bla-bla parfois à la limite de la caricature (les psychanalystes américains ont une étrange manière de mener les thérapies de groupe !), on ne peut qu'être touché par la souffrance de ces êtres blessés et fragiles. En revanche, peut-être la trame dramatique aurait-elle gagné à être un peu plus resserrée... De longs moments se traînent puis brusquement survient une explosion qui paraît quelque peu parachutée. 
 
 Sans doute aussi peut-on légitimement considérer que Bruce Willis est plus crédible quand il fait le ménage dans "Piège de cristal" que lorsqu'il fait accoucher les malades dépressifs ! Mais n'est-ce pas une construction de notre imaginaire identificateur ? Il a en tout cas prouvé dans "Sixième sens" qu'il était à même d'investir avec une grande intensité dramatique un personnage semblable.  
 
 Un film tout à fait honorable, dont on retiendra principalement la sensibilité et l'extraordinaire composition finale de Jane March.
   
Bernard Sellier