Le Colosse de Rhodes, film de Sergio Leone, commentaire

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Le colosse de Rhodes,
     (Il Colosso di Rodi),     1961, 
 
de : Sergio  Leone, 
 
  avec : Georges Marchal, Rory Calhoun, Lea Massari, Jorge Rigaud, Conrado San Martin, Angel Aranda,
 
Musique : Angelo Francesco Lavagnino


 
280 avant J.C. Darios (Rory Calhoun), un général athénien, arrive dans l'île de Rhodes, afin de rendre visite à son oncle, Lissipu (Jorge Rigaud). Il peut contempler, ce jour-là, une fête somptueuse célébrant l'érection du Colosse qui protège désormais l'entrée du port de toute attaque extérieure. Il se rend également compte que "l'île de la paix" porte bien mal son nom, car deux tentatives de meurtre sont perpétrées contre le roi Serse (Roberto Camardiel), considéré par beaucoup comme un tyran. La rébellion est dirigée par Peliocles (Georges Marchal). Conscient qu'un appui lui est nécessaire, celui-ci demande à un de ses hommes de prendre contact avec Darios afin d'obtenir son soutien... 
 
 Avant de prendre la voie westernienne et dramatique que l'on connaît ("Il était une fois dans l'ouest", "Il était une fois en Amérique"), Sergio Leone avait visité le genre peplum ("Les derniers jours de Pompei", "Sodome et Gomorrhe"), alors très en vogue dans les années 60. S'il est assez difficile de reconnaître la patte du réalisateur dans ce film, l'intérêt est cependant non négligeable. Malgré des personnages passablement effacés (Georges Marchal hérite d'un rôle falot, Rory Calhoun tire un peu le sien vers le futile et le superficiel, le méchant, Thar (Conrado San Martin) n'est pas bien effrayant...), l'histoire comporte son petit lot d'action, de spectaculaire, de rebondissements, de soirées festives incontournables, et s'offre le luxe de conjuguer, au final, aventure antique et film catastrophe, d'une façon relativement convaincante. Le style du genre, consciencieusement respecté, peut assurément faire sourire aujourd'hui, comparé à "Gladiator", par exemple. Mais la nostalgie fonctionne à plein (la précédente vision de ce film doit remonter aux années 1963 !) et Sergio Leone se montre d'une vivacité et d'une énergie qui étonnent chez celui qui a su élever la lenteur au niveau d'une expressivité géniale. Quatre petites étoiles pour le souvenir...
   
Bernard Sellier