Copycat, film de Jon Amiel, commentaire

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Copycat,
     1995, 
 
de : Jon  Amiel, 
 
  avec : Sigourney Weaver, Holly Hunter, Dermot Mulroney, Will Patton, Harry Connick Jr., John Rothman, William McNamara,
 
Musique : Christopher Young

  
 
Une psychiatre, spécialiste des tueurs en série, Helen Hudson (Sigourney Weaver) est violemment agressée à la fin de l'une de ses conférences. Un policier est tué. Le meurtrier, Daryll Lee Cullum (Harry Connick Jr.) est arrêté. Quelques mois après, la ville de San Francisco est le théâtre de plusieurs assassinats. L'inspecteur M.J. Monahan (Holly Hunter) et son collègue Reuben Goetz (Dermot Mulroney) tentent de persuader Helen de leur venir en aide. Mais le médecin est cloîtrée chez elle, se bourre de médicaments, sombre dans l'alcoolisme, et tente sans résultat d'oublier ce qui lui est arrivé. Mais le tueur en série n'entend pas la laisser en dehors du parcours qu'il a entrepris... 
 
 Le film est sorti, hasard du calendrier ?, trois mois après "Seven". La juxtaposition des deux créations, sur des trames fondamentales quasiment identiques, met en lumière magistralement le fossé qui sépare une oeuvre habilement troussée d'une oeuvre habitée par le génie. Tout, ici, sent la fabrication, le calcul soigneux des effets qui surgiront, à bon escient, pour relancer la machine à suspense, le choix de personnages atypiques qui, d'ailleurs, n'apportent pas toujours le bénéfice escompté. Holly Hunter est délicieuse en femme-enfant, mais on ne peut pas dire qu'elle soit hautement crédible. Mais le plus dommageable est que le réalisateur ne laisse aucune part à la suggestion, à ces zones d'ombres caverneuses qui rongent l'enquêteur aussi bien que le spectateur. Le mystère est désamorcé à mi-parcours, et le pouvoir de générer l'angoisse est uniquement dévolu aux événements matériels. Or ceux-ci relèvent du très classique et ce n'est pas le dénouement, manifestement inspiré par l'un des passages du "Silence des Agneaux", qui est susceptible d'apporter le paroxysme espéré. Cela constaté, il est aussi injuste de mesurer ce film à l'aune de deux chefs-d'oeuvres inconstestables. Le personnage d'Helen, répétant comme une litanie les noms des Présidents pour ne pas sombrer dans la panique, ne laisse jamais indifférent. Il est souhaitable d'apprécier le film à la valeur qui est la sienne : une construction honnête, une originalité plus ou moins bien assumée dans le choix des protagonistes, et un suspense de bon aloi.
   
Bernard Sellier