The dead zone, film de David Cronenberg, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

The dead zone,
     1983, 
 
de : David  Cronenberg, 
 
  avec : Christopher Walken, Brooke Adams, Tom Skerrit, Anthony Zerbe, Martin Sheen, Herbert Lom,
 
Musique : Michael Kamen


 
John Smith (Christopher Walken) et Sarah Bracknell (Brooke Adams) sont enseignants et amoureux. Tout serait pour le mieux dans le plus parfait des mondes si, un soir, un terrible accident de voiture ne plongeait John dans un coma de 5 ans. A son réveil, il apprend que Sarah s'est mariée et se rend compte que son traumatisme provoque par moments des visions concernant les personnes qu'il touche. Poursuivi par les médias et par des monceaux de lettres, il décide de quitter la clinique du docteur Weizak (Herbert Lom) pour se retirer, d'abord chez son père, puis dans une villa retirée. Mais bientôt, le passé le rattrape. Sarah est devenue agent de campagne du candidat sénateur Greg Stilsson (Martin Sheen) et une réunion publique a lieu non loin du domicile de John... 
 
 Je porte, depuis toujours, une affection particulière à ce film. Pour des raisons purement et personnellement émotionnelles, mais aussi pour ses qualités intrinsèques. Un scénario très habilement agencé jusqu'au final, particulièrement judicieux, une tension permanente qui met en parallèle, fort subtilement, les événements dramatiques et la souffrance intérieure de John, une composition émouvante et remarquablement sobre de Christopher Walken, miné intérieurement par la détresse d'une vie qu'il ne contrôle plus, un Martin Sheen irradiant de cynisme, et une source de réflexion passionnante sur le libre-arbitre de l'homme, la possibilité de connaître l'avenir ou de le modifier. 
 
 Il est fort intéressant de constater que cette hypothèse purement scénaristique de l'interaction possible de l'individu sur le destin trouve aujourd'hui une possibilité d'explication et de crédibilité si l'on se réfère aux hypothèses de certains physiciens et scientifiques modernes (Karl Pribram, Régis Dutheil...) qui envisagent un univers-matrice qui contiendrait le Tout et dont les manifestations terrestres que nous connaissons pourraient prendre différentes formes. Pour éclairer un peu ce sujet hautement complexe, un livre de vulgarisation passionnant existe : "L'univers est un hologramme" de Michael Talbot. 
 
 À l'époque, David Cronenberg n'avait pas encore plongé dans le délire aberrant de "Crash", et il était capable de construire des histoires passionnantes et angoissantes, remarquablement construites, telles "La Mouche" et ce "Dead zone".
   
Bernard Sellier