Doctor Strange, film de Scott Derrickson, commentaire

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Doctor strange,
     2016, 
 
de : Scott  Derrickson, 
 
  avec : Benedict Cumberbatch, Chiwetel Ejiofor, Rachel McAdams, Mads Mikkelsen, Tilda Swinton,
 
Musique : Michael Giacchino


   
Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

   
Le docteur Stephen Strange (Benedict Cumberbatch) est un neurochirurgien de première grandeur. Mais lorsqu'il est victime d'un gravissime accident de voiture qui le laisse très handicapé, son univers s'écroule. Il apprend qu'un homme, jadis très atteint neurologiquement, a été guéri dans un endroit mystérieux nommé Kamar-taj. Il se rend donc à Katmandou au Népal. Après de multiples recherches, il découvre enfin le Maître qu'il espère, l'Ancien (Tilda Swinton). Il n'est pas au bout de ses surprises... 
 
   Encore un héros Marvel aux super pouvoirs. Oui mais heureusement, il se démarque de ses collègues grâce à un passionnant mixage entre les capacités extraordinaires qui sont manifestées et un contenu mystique captivant, mais surtout grâce à une richesse spectaculaire qui transforme les habituels trucages numériques en véritables oeuvres d'art. Le spectateur de 2017 est habitué, pour ne pas dire saturé, de villes qui sont balayées, de bâtiments qui s'écroulent comme des châteaux de cartes. Pour ce qui est des effets spéciaux, le film de Scott Derrickson n'a rien à envier au sensationnel de "La chute de Londres" ou autre "Independance day, résurgence". Pourtant, ici, s'ajoute une dimension esthétique particulièrement affirmée. Les pièces, les immeubles, les villes, l'univers lui-même subissent des enroulements, des déchirures, des inversions, des superpositions qui raviront les amateurs de fractales, toutes ici d'une fascinante beauté. 
 
   Nous sommes plongés dès l'ouverture dans un monde magique qui combine sorcellerie, magie, initiation mystique, avec, en ligne de mire, la quête de l'immortalité. Sujet éminemment d'actualité à un moment où Google dépense des milliards pour allonger le plus possible la durée de la vie humaine. L'une des répliques du film est d'ailleurs très intéressante à ce sujet, lorqu'il est expliqué que Dormammu, le maître de la dimension noire qui absorbe les univers l'un après l'autre, se nourrit de la peur de la mort. Il est incontestable que c'est elle qui nous rend aveugles, nous faisant totalement oublier que ce sont les cycles qui, dans tous les compartiments de la nature, créent la richesse de la vie. 
 
   En ce qui concerne les réalités inconnues qui nous entourent, le récit se montre d'une richesse incontestable sous ses apparences d'aventure primaire. Même si les différents domaines (différents corps de l'être humain, puissance de l'esprit, inhibitions dues à l'égo, multivers envisagés par certains physiciens quantiques...) ne sont qu'effleurés. Après tout, c'est le spectacle qui compte. Et sur ce plan-là, il est difficile d'être déçu. Surtout lorsque les affrontements sont accompagnés d'un lustre visuel aussi inventif que somptueux. Une franche et mémorable réussite.

   
Bernard Sellier