20 ans ont passé depuis que l'attaque extra terrestre a été repoussée. Jake Morrison (Liam Hemsworth) se retrouve sur la base lunaire en compagnie de Dylan Hiller (Jessie T. Usher) qui n'est pas vraiment son ami. Mais leur différend va bientôt passer au second plan car ce qui ressemble à une nouvelle attaque se profile...
Il est intéressant de voir cette oeuvre juste après le "Premier contact" de Denis Villeneuve, car il est difficile de concevoir approches plus antagonistes dans ce type d'aventure science fictionnelle. D'un côté la poésie, une esthétique superbe, une intelligence du coeur, de l'autre les traditionnels débordements numériques avec ce qu'ils ont de plus impersonnel et glacé. L'ouverture se montre ultra classique avec sauts présentatifs des différents intervenants dans des contrées multiples qui vont de l'Afrique à la lune. Quelques caractérisations primaires plus tard, le spectacle peut commencer... Pour ne plus arrêter jusqu'à l'ultime plan, triomphal comme il se doit. Ce qui signifie qu'il n'y a quasiment aucune apothéose finale puisque le film n'est qu'une suite ininterrompue de bouquets pyrotechniques.
Pourtant, le dernier bébé de Roland Emmerich peut être considéré comme une réussite majeure... dans le registre du comique ! Le film regroupe avec une inconscience infantile stupéfiante l'intégralité de tous les poncifs imaginables du genre. Depuis le savant hirsute (Brakish Okun) façon Emmett Brown ("Retour vers le futur"), la kyrielle de héros tous plus courageux les uns que les autres, le patriotisme débridé, la toute puissance américaine, seule à même de protéger le monde, les innombrables combats spatiaux style jeu vidéo, les grosses créatures tentaculaires et baveuses, sans même omettre le chien que l'on sauve à la dernière minute. A coup sûr, le spectateur en a visuellement pour son argent. Ca pète de tous les côtés, les flamboiements des incendies illuminent l'écran, les immeubles s'écroulent avec fracas. Mais dire qu'on se contrefiche totalement de ce qui peut arriver aux personages-marionnettes est une faible expression. Au final, le seul intérêt (limité) qui peut à la rigueur émerger réside dans l'idée de cette reine extra terrestre qui évoque celle des ruches de nos campagnes. Autant dire que l'on espère de tout coeur que les envahisseurs ont compris qu'ils ne sont pas les bienvenus, surtout le 4 juillet, et qu'ils décideront de rester dans leur galaxie lointaine, très lointaine... Bernard Sellier