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Dune,
      Partie 2,     2024, 
 
de : Denis  Villeneuve, 
 
  avec : Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac, Stellan Skarsgård, Zendaya, Charlotte Rampling,
 
Musique :  Hans Zimmer

 Voir la première partie 

 
La famille Atreides a été en grande partie décimée par les troupes du baron Vladimir Harkonnen (Stellan Skarsgård), et Paul (Timothée Chalamet) cherche à trouver refuge au sein des habitants de la planète Arrakis, les Fremen. Mais il n'y est pas très bien accueilli...
 
 Lorsqu'on a fini de visionner cette seconde partie qui, manifestement appelle une suite (l'ouvrage de Frank Herbert comporte six volumes !), on se rend compte que tout ce qui a précédé n'était qu'une mise en bouche. Cet épisode, tout en conservant une atmosphère visuelle très typée et originale, se montre nettement plus mouvementé que son prédécesseur, offrant un souffle épique qui dynamise le récit de façon spectaculaire. Les scènes d'affrontements se multiplient et s'intensifient, tout en offrant néanmoins une large place à l'aspect messianique, très développé ici. L'un des éléments qui frappe dans ces cinq heures de film, et dans l'histoire elle-même, c'est la cohabitation assez improbable de futurisme et de classicisme ancien. Nous sommes en 10191, mais les jeux du cirque ont toujours cours, et les combats individuels se font au poignard et à l'épée. Les adversaires de la Guerre des Étoiles bénéficiaient au moins de sabres lasers. Ce dualisme se retrouve également dans l'approche mystico-initiatique du récit. Les questionnements sur le fait que Paul peut être un vrai ou un faux prophète nous transporte quinze ou vingt siècles en arrière, lorsque le christianisme et l'islam sont nés. Une telle ambivalence est assez déstabilisante, car l'esthétique et les effets spéciaux du film sont eux aussi partagés entre hyper modernité et passéisme. À maintes reprises, nous retrouvons également plusieurs parallèles avec Avatar. L'épice remplace l'unoptanium, les Fremen chevauchent les monstrueux vers des sables (source de scènes impressionnantes) tout comme les Na'vis chevauchaient leurs volatiles. Et les troupes du cruel Harkonnen évoquent les soldats venus sur Pandora éradiquer les rebelles. Toutes ces histoires sont finalement fort traditionnelles sous leurs habillements visuels novateurs, et quelles que soient les planètes qui abritent ces évènements, on en revient toujours aux fondamentaux : duels, meurtres, jalousies, attraction du pouvoir, trahisons basiques, ou filiations toxiques.

 Une suite de haut niveau, tant esthétique que narratif, plus tumultueuse que la première partie, mais pas forcément supérieure en terme de qualité globale. Si le spectateur ne peut qu'être impressionné par le spectacle grandiose qui lui est proposé, il peut aussi regretter la poésie qui nimbait Avatar (surtout le premier), et qui se fait ici très (trop ?) discrète.  
   
Bernard Sellier